Dépenses de santé : La France occupe le 2e rang mondial en 2008 avec des frais moins remboursés
Les dépenses de santé en France, qui la placent au deuxième rang mondial, loin derrière les Etats-Unis, sont aux trois quarts prises en charge par la Sécurité sociale, dont les remboursements ont toutefois un peu diminué en 2008, selon un rapport officiel publié mercredi.
Les dépenses courantes de santé, remboursées ou non, ont représenté l’an dernier 215 milliards d’euros, en progression de 3,9% en un an, selon ce document présenté à la Commission des comptes de la santé, qui regroupe experts, hauts fonctionnaires et professionnels. La ministre de la Santé Roselyne Bachelot s’est félicitée de cette “modération”, l’expliquant dans un communiqué “par les résultats de la politique de maîtrise des dépenses” du gouvernement.
La France consacre ainsi 11% de son PIB à la santé, alors que ce pourcentage atteint 16% aux Etats-Unis (selon des chiffres de 2007), où fait actuellement rage un vif débat sur une extension du système public d’assurance maladie, qui met en difficulté le président Obama face à son opposition républicaine.
La Suisse se situe au même niveau que la France, et juste devant l’Allemagne, la Belgique et le Canada (entre 10 et 11%), tandis que le Royaume Uni et le Japon ne consacrent qu’environ 8% du PIB à la santé.
La part de la santé dans le PIB français est resté assez stable entre 2004 et 2008. Elle devrait en revanche connaître cette année, selon les experts gouvernementaux, une hausse plus forte, en raison de la crise: le PIB va baisser, alors que les dépenses de santé ne vont pas ralentir. Celles-ci sont constituées pour l’essentiel par la consommation de soins et biens médicaux, qui a représenté 170,5 milliards d’euros en 2008, soit 2.659 euros en moyenne pour chaque Français. Le reste consiste principalement en des soins de longue durée aux personnes âgées, les indemnités journalières, la prévention et la recherche.
En raison de l’instauration en 2008 de franchises sur les remboursements de médicaments et de certains actes, la part de la consommation de soins remboursée par la Sécurité sociale a baissé à 75,5%, contre 76,1% l’année précédente et 77,1% en 1995. La part restant à la charge des ménages a légèrement progressé à 9,4% (contre 9% en 2007), retrouvant ainsi à peu près le niveau de 1995, alors qu’elle avait baissé d’un point au début des années 2000. Celle prise en charge par les organismes complémentaires (mutuelles et assurances) est restée pratiquement stable en un an, à 13,7%, mais en augmentation par rapport à 1995 (12,2%). La CMU (Couverture maladie Universelle) représente 1,3% des dépenses.
La France fait partie des pays où la prise en charge par la collectivité est la plus importante, derrière toutefois le Japon, les pays scandinaves, la République tchèque et le Luxembourg. Grâce aux organismes complémentaires, elle est celui où le reste à la charge des ménages est le plus faible.
La consommation de biens et soins médicaux provient pour 44% des soins hospitaliers, 27,5% des soins “de ville” (cabinets médicaux ou para-médicaux), 20,5% des médicaments, et 8% de consommations diverses, comme les transports sanitaires.
Le secteur de la santé emploie 2,4 millions de personnes, soit 10% de la population active, mais son effet d’entraînement sur l’économie représente 800.000 emplois indirects, soit au total 3,2 millions de personnes (près de 13% de la population active), estiment les auteurs du rapport, chercheurs à la Drees (services statistiques des ministères sociaux).
News-assurances avec l’AFP