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Etats-Unis : la réforme de la santé porte un coup au droit à l’avortement
- Publié le 14/11/2009
- Florence Karel
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Le droit à l’avortement a reçu un coup de canif aux Etats-Unis lors du vote de la Chambre des représentants en faveur de la réforme de l’assurance maladie, et les associations féministes accusent l’administration Obama de trahison.
Les parlementaires américains “ont poussé les femmes sous les roues du train” en votant un amendement interdisant à la future caisse publique d’assurance maladie de financer des interruptions volontaires de grossesse (IVG), s’insurge la blogueuse féministe Liza Sabater, ancienne enseignante à l’Université Rutgers.
La réforme du système de santé chère au président Barack Obama a été adoptée par 220 voix contre 215 samedi soir à la Chambre des représentants, mais le texte doit encore franchir l’obstacle du Sénat. Un représentant républicain a voté pour, mais une quarantaine de démocrates ont lâché l’administration Obama sur cette réforme au coeur du programme présidentiel.
Pour arracher le vote des démocrates hostiles à l’avortement, un amendement de dernière minute a été adopté par 240 voix (dont celles de 64 démocrates) contre 194. Il interdit à la future “Sécu” américaine de rembourser des frais d’avortement, sauf en cas de viol ou d’inceste ou lorsque la vie de la mère est en danger. L’amendement interdit aussi à l’Etat de subventionner la souscription de polices d’assurance privées qui couvriraient les IVG.
Le vote de cet amendement a été pris par les défenseurs du droit à l’avortement comme une trahison de la part de Barack Obama. “Nous avions le candidat (présidentiel) le plus favorable au droit à l’IVG depuis des décennies mais ce n’est pas le cas du président”, déplore Terry O’Neill, présidente de la grande association féministe National Organization of Women (NOW).
Dans un pays où les frais médicaux sont de loin les plus élevés du monde, l’amendement voté samedi “est un énorme pas en arrière qui va rendre l’avortement totalement hors de portée pour nous toutes”, avertit Mme O’Neill. “Le Sénat doit refuser cet amendement et s’il ne le fait pas, nous ferons pression sur le président pour qu’il ne promulgue pas” la loi, prévient-elle. Selon elle, les démocrates devraient se montrer “plus préoccupés d’avoir voté une loi qui ne donne qu’une couverture santé partielle aux femmes que de mécontenter l’Eglise catholique” hostile à l’avortement.
La conférence des évêques américains a salué l’amendement de la Chambre, tandis que les mouvements hostiles à l’avortement ont averti qu’ils suivraient de près les débats au Sénat pour s’assurer qu’il reste bien en place dans le texte définitif.
Mais l’issue du vote n’est guère prévisible.
Le sénateur Ben Nelson, un démocrate centriste, a estimé mardi sur la chaîne de télévision NBC que “s’il peut y avoir des opinions différentes sur l’avortement, (…) une forte majorité est opposée à l’utilisation de fonds publics pour l’avortement”.
En revanche, le sénateur indépendant Bernie Sanders a jugé qu’il “est difficile d’imaginer qu’avec un président démocrate et un Congrès démocrate, nous allons faire un grand pas en arrière dans un combat que les femmes ont engagé depuis des décennies”.
Washington, 10 nov 2009 (AFP)
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