Hausse des dépenses de santé : relativiser “l’impact” du vieillissement de la population
Le vieillissement de la population aura un “impact mécanique modeste” sur la hausse des dépenses de santé, selon un projet d’avis du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) soumis vendredi à ses membres, dont des syndicats et des associations de patients.
Cependant, “il est possible que les dépenses des personnes âgées soient plus fortement modifiées” par d’autres facteurs, comme les progrès techniques de la médecine, “mais cela n’est pas établi et n’est guère quantifiable”, toujours selon ce document dont l’AFP s’est procuré une copie.
Le poids relatif des personnes âgées dans la dépense de santé est “plus important que leur strict poids démographique (…) Par exemple, les personnes de plus de 60 ans, qui représentent aujourd’hui environ un cinquième de la population, concentrent environ 45% de la dépense de soins”, note-t-il.
Cependant, “il ne faudrait pas véhiculer l’idée fausse que les dépenses de personnes âgées représenteraient l’essentiel des dépenses de santé” car elles “doivent être rapportées à une population peu nombreuse et même, au delà d’un certain âge, très fortement décroissante”, rappelle-t-il.
“Par exemple, si les personnes de 85 à 89 ans dépensent six fois plus que les 25-29 ans, elles sont en revanche cinq fois moins nombreuses”. C’est pourquoi, “même en faisant débuter la catégorie des +personnes âgées+ dès l’âge de la retraite (ce qui est une limite extrêmement basse), le poids de leurs dépenses dans la dépense totale de santé reste inférieur à la moitié”.
Concernant la hausse passée ou à venir des dépenses totales, “l’effet direct du vieillissement, c’est à dire le facteur strictement démographique (…) est modeste”. “L’impact mécanique de l’évolution de la pyramide des âges à l’horizon des 40 ans qui viennent ne comptera -très schématiquement- que pour un dixième de la croissance des dépenses chaque année”, précise le texte.
“Beaucoup plus hasardeuses sont, en revanche, les projections quantitatives de moyen ou de long terme quant à l’impact des progrès techniques et des changements organisationnels et de comportement (notamment en prévention)”, poursuit-il.
“Il est possible que les dépenses des personnes âgées soient plus fortement modifiées par ces différents effets que celles des personnes d’âge intermédiaire, mais cela n’est pas établi et n’est guère quantifiable”, indique-t-il encore.
Paris, 20 nov 2009 (AFP)
