Le stress au travail peut doubler le risque de certaines maladies selon un rapport remis au gouvernement
Une série d’enquêtes nationales réalisées ces dernières années révèle l’importance du stress au travail, qui peut jusqu’à doubler le risque de certaines maladies, selon un rapport remis au gouvernement proposant 40 indicateurs pour mieux cerner les risques “psychosociaux”.
Les auteurs de ce rapport demandé par le ministre du Travail -une vingtaine de sociologues, médecins, psychiatres, statisticiens, économistes- s’appuient sur des études de scientifiques et plusieurs enquêtes nationales réalisées en 2003, 2005 et 2007 auprès des salariés.
Selon ce rapport provisoire rendu en octobre, et dont l’AFP a eu copie samedi, les risques psychosociaux (stress, dépression, etc.), peuvent entraîner “un accroissement” du risque de maladies cardio-vasculaires, de problèmes de santé mentale et de troubles musculo-squelettiques “pouvant atteindre 50% à 100%”. La version définitive de l’étude est prévue à l’automne 2010.
Chargés “de formuler des propositions en vue d’un suivi statistique des risques psychosociaux au travail”, le collège d’experts, regroupant notamment Philippe Askénazy (directeur de recherche au CNRS), Christian Baudelot (sociologue) ou Chantal Cases (statisticienne-économiste et directrice de l’Ined), a déterminé quarante “indicateurs provisoires”.
“Chacun de ces indicateurs est pertinent, mais ils ne donnent pas encore une vue exhaustive et synthétique des risques psychosociaux au travail”, prévient Michel Gollac, sociologue et administrateur de l’Insee, qui préside le collège d’experts.
Se basant sur l’enquête Sumer de 2003 sur la surveillance médicale des risques professionnels, l’enquête 2005 sur les conditions de travail de la Dares (ministère du travail) et l’enquête Santé et itinéraires professionnels (SIP) 2007, le rapport classe les indicateurs en six catégories: exigences du travail, charge émotionnelle, autonomie et marges de manoeuvre, rapports sociaux et relations de travail, conflits de valeur et insécurité socio-économique.
Paris, 31 oct 2009 (AFP)