Nouveau cri d’alerte de l’Ordre : La densité de médecins en France poursuit son recul
La densité de médecins a poursuivi son recul en France en 2008, dans l’ensemble des régions de métropole, selon l’Atlas de la démographie médicale publié mardi par l’Ordre des médecins, qui souligne les fortes disparités régionales dans la répartition des praticiens.
Au 1er janvier 2009, la densité des médecins en activité en France métropolitaine s’est établie à 290,3 médecins contre 300,2 l’année précédente. Si l’on tient compte des médecins remplaçants (5% du total), la densité a baissé de 322 à 312 en un an.
Le nombre de médecins actifs a continué d’augmenter, à 216.017. Mais en ne tenant compte que de ceux ayant une activité “régulière”, “il baisse pour la première fois, de 2%”, à 199.736 médecins, a souligné le président du Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom), Michel Legmann, lors d’une conférence de presse, prévoyant un “grave problème pour certaines spécialités”. “Ce n’est pas d’hier que le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) alerte les pouvoirs publics afin que le numerus clausus -qui fixe annuellement le nombre d’étudiants admis en deuxième année de médecine- ne stagne pas à 3.500 médecins formés par an”, déplore l’Ordre.
Malgré un relèvement ces dernières années, “ce n’est que d’ici 12 ans que sortiront les médecins issus du numerus à 7.500”, regrette le Cnom, qui pointe parallèlement “le vieillissement du corps médical” et le fait que les “ajustements” du nombre de médecins formés ne se répercutent pas sur le nombre de médecins inscrits.
A l’issue de la formation, “beaucoup s’éloignent de la médecine de soins, qui est devenue trop contraignante, ou vont l’exercer dans d’autres pays”, selon M. Legmann. “L’ensemble des régions de la France métropolitaine accuse une baisse de la densité”, observe l’Ordre, ajoutant que “le fossé continue de se creuser pour les régions identifiées comme ayant une faible densité”. La Picardie garde la tête des régions les moins bien loties, avec 238 médecins pour 100.000 habitants, suivie par le Centre et la Haute-Normandie. A l’inverse, Provence-Alpes-Côte-d’Azur (375), Ile-de-France et Languedoc-Roussillon concentrent toujours le plus de médecins.
Les nouveaux inscrits au tableau de l’Ordre sont de plus en plus âgés (34,7 ans en moyenne) et 46% d’entre eux choisissent la médecine générale (dont les effectifs chutent de 2%). Seulement 10% choisissent la pratique libérale, 66% préférant le salariat (à l’hôpital notamment), tandis qu’un quart des nouveaux inscrits choisissent de devenir remplaçants.
Quelque 20% des nouveaux inscrits sont par ailleurs étrangers, Roumains pour 38%. Au total, les effectifs de médecins étrangers ont augmenté en 2008 de 3,43% en France, atteignant 9.112 actifs. “On note qu’ils ne s’installent pas dans les zones déficitaires, mais en Ile-de-France et en Paca”, souligne l’Ordre.
News-assurances avec l’AFP