Plan cancer II : médecins et associations satisfaits, pas les syndicats
Les médecins et associations ont globalement salué lundi le deuxième plan cancer dévoilé par Nicolas Sarkozy à Marseille, notamment les moyens alloués et la prise en compte des inégalités face à la maladie, tandis que les syndicats ont regretté que le personnel ait été oublié.
“La somme consacrée à ce plan cancer II – près de 750 millions d’euros sur cinq ans (2009-2013) – c’est davantage que le précédent plan qui était au niveau de 600 millions”, a réagi Jacques Reynaud, président de l’Association pour la recherche sur le cancer (ARC), à l’issue du discours du chef de l’Etat.
Autres points notables, selon lui, “la prise en compte des inégalités pour nous amener tous au meilleur niveau dans les régions et les catégories socio-professionnelles”, et la volonté de mieux préparer la vie après le cancer alors qu’une personne sur deux en guérit.
Il faut “que ceux qui soient guéris puissent vivre de manière correcte, sur le plan psychologique, du retour à l’emploi ou de l’accès à l’assurance”, a souligné M. Reynaud. “On aurait pu aller plus loin dans le dépistage pour l’étendre à une majorité de la population”, a-t-il toutefois regretté. De même, “sur la prévention alcool et tabac, on a peut-être encore trop de timidité en France sur deux facteurs de risques très conséquents”, a-t-il dit, alors que le prix du tabac va augmenter de 6% à compter du 9 novembre.
Le professeur René Laugier, chef du service de gastro-entérologie à l’hôpital marseillais de la Timone, s’est pour sa part félicité de l’accent mis sur le dépistage. “Deux cancers ont une mortalité très élevée, le cancer du sein et du colon. Et il est extrêmement dramatique de constater que le test a une pénétration dans les faits qui reste trop faible”, a-t-il dit. Or le plan, a-t-il poursuivi, “a pris conscience de ce fait et je pense que les campagnes d’information vont être renforcées”. “Tout dépendra comme toujours de ce qui va se passer entre l’annonce du plan et sa réalisation. Il faut prendre rendez-vous en 2013”, a ajouté le médecin.
Pour lui, le premier plan cancer, lancé par le président Jacques Chirac en 2003 et dont seul un tiers des 70 mesures envisagées a été réalisé, a malgré tout “fait progresser la compréhension et la prise en charge de la maladie dans notre pays”.
De leur côté, les syndicats ont estimé que “la souffrance du personnel et les postes manquants étaient occultés par cet énième plan contre le cancer”, selon Josiane Fiorillo, secrétaire syndicale FO à l’institut Paoli-Calmettes, où le président s’est rendu en fin de matinée. “Les 14.000 salariés des centres de lutte contre le cancer sont inquiets, voire à l’agonie”, ont affirmé Sud, CGT et FO dans un communiqué commun, réclamant notamment une “augmentation générale des salaires”.
Marseille, 2 nov 2009 (AFP)