Plan Santé au travail 2 / Prévention : L’Etat compte investir 30 millions d’euros par an
L’Etat a prévu d’investir 30 millions d’euros par an entre 2010 et 2013 pour améliorer la santé au travail via un plan pluriannuel, a-t-on appris vendredi sur le site internet du ministère du Travail.
Ce deuxième plan Santé au travail a pris le relais, le 12 juillet dernier, du plan 2005-2009.
Ces 30 millions d’euros annuels regroupent les subventions versées à l’Anses (agence de sécurité sanitaire), à l’Anact (conditions de travail) et des crédits aux services de l’administration du travail. “Des progrès indéniables ont été accomplis en matière de santé et de sécurité au travail au cours de ces dix dernières années” mais “il ne faut pas relâcher notre effort”, indique le ministère du Travail en préambule du plan.
Le nombre d’accidents du travail stagne “à un niveau trop élevé d’environ 700.000 par an” et les maladies professionnelles sont en augmentation constante (plus de 45.000 en 2008).
Le ministre du Travail Eric Woerth avait indiqué en mai dernier qu’il souhaitait stabiliser le nombre de maladies professionnelles d’ici 2014 et réduire de 25% le nombre d’accidents du travail dès 2012.
Le nouveau plan Santé au travail entend notamment “développer les actions de prévention des risques professionnels”. Outre le risque chimique (pouvant provoquer des cancers), les troubles musculo-squelettiques (qui représentaient plus de 80% des maladies professionnelles en 2008) et les risques émergents (nanotechnologies et risques biologiques), sont visés les risques psycho-sociaux.
Le gouvernement veut inciter à des négociations sur le stress dans les entreprises de moins de 1.000 salariés et dans le secteur public.
Parmi les secteurs prioritaires pour la prévention des risques figurent le bâtiment, le secteur agricole ainsi que les services à la personne, en développement et où la pénibilité physique et morale est importante.
Le plan souligne aussi que “le cadre juridique actuel n’assure pas une protection suffisante de certaines catégories de salariés qui connaissent une suraccidentabilité au travail” et envers lesquelles agir: seniors, nouveaux embauchés, précaires, saisonniers notamment. Le ministère note en outre la nécessité de “lutter contre l’externalisation des risques par le biais de la sous-traitance en cascade”, en améliorant réglementation et contrôle. Il veut aussi renforcer l’accompagnement des entreprises, notamment celles de moins de 50 salariés.
Le plan s’appuiera “sur la réforme des services de santé au travail pour rénover le pilotage de la santé au travail”. La réforme fera l’objet d’un projet de loi déposé au Parlement cette année, réaffirme le plan.
Paris, 5 septembre 2010 (AFP)