Prévention du stress au travail : un syndicat d’inspecteurs du travail dénonce des “mesurettes”
Un syndicat d’inspecteurs du travail, le Snutef-FSU, a dénoncé lundi dans un communiqué les “mesurettes” prises par le ministre du Travail Xavier Darcos face à la souffrance au travail, estimant qu’il fallait “muscler le droit pénal du travail”.
“Y a-t-il un ministre du travail ?”, se demande le Snutef, qui déplore qu’il ait “fallu attendre le 23e suicide” à France Télécom pour que Xavier Darcos “daigne réagir en +sermonnant le patron+” de l’entreprise. Le syndicat déplore l’envoi du directeur général du travail (DGT) à une réunion du Comité hygiène et sécurité (CHSCT) du groupe, “au risque d’une confusion des rôles entre le DGT (qui n’a aucun pouvoir de contrôle) et l’inspecteur du travail compétent”.
Il souligne aussi que l’Etat actionnaire aurait pu “faire déclencher plus tôt” les négociations sur le stress, que les syndicats “demandaient en vain depuis des mois”.
Pour le Snutef, la relance des négociations sur le stress au travail dans les 2 500 entreprises de plus de 1 000 salariés, annoncée vendredi par Xavier Darcos, “ne pourra régler la question”, car elle “évite de se confronter au tout puissant pouvoir patronal sur l’organisation du travail”.
Le syndicat se demande notamment pourquoi limiter le périmètre aux grandes entreprises, et pourquoi ne pas imposer de sanctions.
Le Snutef souligne également que les chômeurs sont également “mal traités par un Pôle emploi au bord de l’implosion”, qui souffre d’une “souffrance au travail massive”. “Il y a déjà eu plusieurs suicides liés au travail à Pôle emploi”, affirme le syndicat.
Le syndicat demande de “muscler le droit pénal du travail”, pour “pouvoir cibler de façon global le management par le stress, la peur, la menace, le harcèlement organisationnel et mieux informer les représentants du personnel”.
Paris, 12 oct 2009 (AFP)