Prévention santé : Les partisans des « salles de shoot » reçus jeudi à Matignon
Des représentants d’un collectif militant pour l’ouverture de « salles de consommation à moindre risque » pour les toxicomanes seront reçus jeudi à Matignon, où ils espèrent convaincre de revenir sur la fin de non recevoir opposée à ce dispositif, a-t-on appris de sources concordantes.
Confirmant à l’AFP une information du quotidien Libération, Jean-Pierre Couteron, de l’association Anitea (intervenants en toxicomanie et addictologie), et Jérôme Martin, militant d’Act Up-Paris, ont précisé que la rencontre demandée par le « collectif du 19 mai » avait été fixée par les services du Premier ministre au jeudi 19 août, à 15H00.
« Nous confirmons le rendez-vous d’un collectif d’associations avec des conseillers du cabinet du Premier ministre le 19 août », a ensuite déclaré le cabinet à l’AFP, précisant que les associations étaient reçues « à leur demande, à la suite de la position prise par Matignon ».
Alors que la ministre de la Santé et le président du Sénat notamment ont manifesté leur intérêt pour ces « salles de consommation » de drogue existant dans plusieurs pays européens, les services de François Fillon ont jugé mercredi qu’elles n’étaient « ni utiles, ni souhaitables ».
« Pas souhaitables, c’est idéologique, mais pas utiles, c’est scientifiquement faux », a affirmé Jérôme Martin. « On espère convaincre Matignon de revenir sur sa décision, annoncée de façon péremptoire », a confirmé Jean-Pierre Couteron, qui sera présent au rendez-vous de jeudi.
« Nous allons expliquer de façon moins polémique de quoi il s’agit, réaffirmer qu’il n’est pas question de banaliser l’usage de la drogue », a-t-il ajouté. Le « collectif du 19 mai », regroupant Asud, Act Up, Anitea, SOS Hépatites, Safe, salledeconsommation.fr, avait appelé jeudi le Premier ministre « à mettre fin à la démagogie obscurantiste » de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), qu’il accuse de « manipuler les données scientifiques et de désinformer le grand public ».
Dans un communiqué samedi en fin d’après-midi, l’association « Parents contre la drogue » a demandé à son tour « à être reçue à la rentrée par le cabinet du Premier ministre pour exposer (son) point de vue » sur ces salles d’injection, auxquelles elle est opposée.
L’association écrit que « de nombreux rapports indépendants montrent que les salles d’injection sont tout sauf une solution ». Selon elle, le collectif du 19 mai « oublie un peu trop souvent qu’en démocratie l’intérêt général passe avant l’intérêt particulier ».
« Parents contre la drogue » réclame « les mêmes moyens que ce collectif pour organiser un colloque sur les salles d’injection » et « l’organisation d’un référendum sur les salles d’injection et la légalisation du cannabis ».
Paris, 14 août 2010 (AFP)