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Santé au travail : Les suicides, un “cri d’alarme” pour les experts en ressources humaines
- Publié le 30/09/2009
- Florence Karel
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Issus d’une moindre prise en compte de l’humain, d’une individualisation du travail ou d’actions spectaculaires pour interpeller les politiques, les suicides au travail constituent un “cri d’alarme”, a estimé mardi une responsable du réseau E et P (experts en ressources humaines).
Si elle a noté que les récents suicides intervenaient avec des “situations individuelles et des contextes différents”, la directrice générale d’Entreprise et Personnel, Sandra Enlart a souligné devant la presse qu’ils intervenaient après “plusieurs années d’absence de prise en compte de l’humain dans l’organisation du travail”. “Les DRH ont été très sollicités ces dernières années sur des questions d’efficacité, de respect des règles financières, ils y ont répondu, mais ce qui nous revient dans la figure c’est la façon d’appréhender le facteur humain”, a-t-elle ajouté.
Mais les suicides ont aussi “à voir avec ce qui se passe dans la société, avec les attentes envers le travail et l’entreprise”, selon elle. Mme Enlart a également affirmé que “le management est aussi dans des situations de risques psycho-sociaux, fragilisé dans la situation actuelle”.
Considérant qu'”il n’y a pas de faillite des DRH, qui ne sont pas moins impliqués aujourd’hui qu’hier”, le DRH de Terrena, Philippe Grié, a observé qu'”une médiatisation, une mise en spectacle de la santé est un moyen d’action sur les entreprises” et affirmé que “les syndicats ont dix fois plus de moyens de peser sur l’organisation du travail qu’il y a vingt ans”.
Pour François Dubreuil, chargé de projets au sein d’E&P, les suicides à France Télécom interviennent “dans une société où l’émotion mobilise l’action publique”, de sorte que “l’action sur la santé devient un moyen d’interpeller le politique”. “Quelle grève aurait pu obtenir les mesures qui ont été annoncées par le président de France Télécom?”, a-t-il lancé.
Aux yeux de Denis Monneuse, autre chargé de projets chez E&P, ces suicides s’inscrivent dans “un mouvement d’une trentaine d’années d’individualisation du travail, d’affaiblissement du collectif de travail”, dans lequel “les syndicats ont un rôle car les salariés ont parfois l’impression qu’ils sont plus dans des logiques d’appareil et un peu moins sur le terrain”. Ce sociologue a cependant noté que “la crise exacerbe les risques psycho-sociaux (stress… ndlr) avec une pression plus forte dans les entreprises pour réduire les effectifs qui entraîne des risques de harcèlement plus élevés pour pousser des gens à la porte”.
Fondé il y a 40 ans, Entreprise et Personnel est un réseau associatif regroupant 130 entreprises privées et publiques, dont France Télécom mais aussi Renault, EDF ou Danone, travaillant en lien avec des universitaires autour de thématiques liées à la gestion des ressources humaines. Il présentait mardi à Paris sa note annuelle de conjoncture.
Avec AFP
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