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Santé / Eceh : L’Union européenne accordera des aides financières aux producteurs, le point sur les évolutions
- Publié le 07/06/2011
- Grégoire Molle
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La Commission européenne a déclaré lundi 6 juin 2011 qu’elle comptait indemniser les producteurs européens, touchés par la crise de confiance des consommateurs vis-à-vis des fruits et légumes. Cette crise est due à l’épidémie causée par la bactérie Eceh, qui a déjà causé 22 morts, dont 21 en Allemagne.
La réunion des ministres de l’Agriculture européens, initialement prévue aux alentours du 17 juin, a été avancée à mardi 7 juin. Elle sera l’occasion pour la Commission européenne de “proposer des mesures concrètes de compensation”, d’après les déclarations de sa porte parole, Pia Ahrenkilde lors d’une conférence de presse.
Aucun montant n’a pour le moment été communiqué.
Qui sera concerné par ces aides?
Les maraîchers membres d’une organisation ne représentent que 35% de la profession au sein de l’Union européenne. La grande majorité travaille en effet de manière indépendante. Or, en règle générale, seuls les maraîchers appartenant à la première catégorie peuvent recevoir une aide exceptionnelle de l’Union européenne, dont le montant varie entre 5 et 10% de la valeur annuelle de leur production. Dans ce cas de crise exceptionnel cependant, l’Union Européenne peut autoriser les gouvernements européens à verser des aides publiques nationales aux producteurs indépendants. L’aide financière pour ces producteurs se ferait alors hors budget de l’Union Européenne, et serait limitée à 7.500 euros par exploitation, ce qui risque de se révéler très insuffisant compte tenu de l’ampleur des pertes annoncées, qui se chiffrent déjà en millions d’euros.
L’ Union Européenne serait donc en train d’étudier les moyens de puiser dans son budget des fonds supplémentaires pour aider les producteurs, selon une source diplomatique, nous apprend l’AFP.
A ces aides s’ajoute la demande d’indemnisation exceptionnelle de l’Espagne, qui exige d’être dédommagée à 100% des préjudices subis par les accusations des autorités allemandes qui désignaient le concombre espagnol comme le vecteur de la bactérie Eceh. Ces accusations, qui se sont révélées infondées, coûtent en effet, d’après le gouvernement espagnol, environ 200M d’euros par semaine aux producteurs de ce pays.
L’origine de la bactérie est encore inconnue. Les soupçons se portent depuis dimanche 5 juin au soir sur les graines germées de soja, mais le ministre de la santé allemand, Daniel Bahr, a mis en garde contre toute conclusion hâtive. Des spécialistes en Allemagne ont d’autre part indiqué vendredi 3 juin que le nombre d’infections dans ce pays, qui paraît être le foyer de l’épidémie, semble s’être stabilisé.
Trois embargos sur tous les légumes frais européens
Malgré cette évolution rassurante, la Russie, le Liban et le Qatar ont récemment fait savoir qu’ils interdisaient l’importation de tous les légumes frais en provenance des pays de l’UE, où sont concentrées les victimes de l’épidémie, à l’exception de quelques récents cas américains ayant séjourné en Europe. La Commission européenne demande le retrait de l’embargo russe, qui couterait 600M d’euros par an à l’ensemble des pays européens, Bruxelles qualifiant la décision russe de « disproportionnée ».
Le représentant de l’Union européenne en Russie a pour sa part fait savoir qu’un tel embargo allait à l’encontre des règles de l’OMC, à laquelle la Russie devait adhérer cette année après 18 années de procédures. Le vice-président russe Vladimir Poutine a répondu qu’il allait étudier le bien-fondé de cet embargo mais qu’il n’allait pas « empoisonner » ses citoyens pour respecter les règles de l’OMC. De plus, le représentant russe auprès de l’Union européenne, a exprimé sa surprise lundi 6 juin, déclarant que l’embargo russe s’inscrivait dans les règles de l’OMC. En effet, il a déclaré que ces dernières reconnaissent la possibilité de telles interdictions dans le cas de menaces pour la santé ou pour la vie de la population.
Le Parisien du vendredi 3 juin rappelle quelques mesures de précaution pour éviter la contamination par cette bactérie : se laver les mains régulièrement, laver tous les fruits et légumes, bien cuire les viandes, et éviter de consommer les légumes crus.