Santé : Les pistes de l’Assurance maladie pour réduire les inégalités d’accès aux soins
L’Assurance maladie a livré jeudi aux médecins libéraux ses pistes pour réduire les inégalités de santé sociales et territoriales, notamment en ciblant des zones et des populations défavorisées, l’un des enjeux des négociations en vue d’une future convention sécu-médecins.
Rappelant que l’on “observe d’importantes inégalités de santé” tant sociales que territoriales, l’Assurance maladie relève qu’elles ont “tendance à se creuser”, selon un document présenté jeudi aux médecins lors d’une réunion de négociations. Elle livre donc ses “pistes de réflexion” concernant “le rôle des médecins libéraux” pour réduire ces inégalités.
Si elle rappelle le rôle des “politiques menées pour maintenir un offre de soins dans les zones défavorisées”, un autre document présenté jeudi montre que les incitations financières destinées à pousser les médecins à s’installer dans les déserts médicaux ont été peu efficaces.
Pour “aller plus loin”, l’Assurance maladie évoque le “renforcement du paiement à la performance”, des “objectifs centrés sur les populations défavorisées”, le fait de “cibler des territoires pour y développer des actions de santé” ou encore de “promouvoir des actions d’éducation thérapeutique des populations défavorisées”. A l’appui de ces réflexions, l’Assurance maladie rappelle qu’un cadre de 35 ans avait dans les années 90 sept ans de plus d’espérance de vie qu’un ouvrier du même âge et que les taux de mortalité prématurée sont plus élevés dans le Nord-Pas-de-Calais que dans les autres régions.
Même si l’on considère que les causes essentielles se situent “bien en amont du système de soins” (conditions de vie, de travail, comportements à risque etc…), celui-ci joue aussi un rôle, fait valoir le document. Il peut “dans certains cas ne pas corriger ou même amplifier les inégalités”, en raison de “barrières financières”, “parcours de soins non efficient”, offre insuffisante…
Ces inégalités sont aussi “paradoxalement” amplifiées par la prévention car “les catégories les plus favorisées sont plus réceptives aux messages de prévention”. Ainsi, si les femmes aisées ont plus de risques de développer un cancer du sein, elles souffrent d’une mortalité moins élevée en raison d’un “meilleur dépistage”, est-il expliqué.
Avec AFP