Edito : L’assurance est dans le pré

Jusqu'au 27 février, le monde agricole investit Paris pour le Salon International de l'Agriculture. Aux côtés des bovins, ovins, caprins et autres volailles, certains assureurs ont posé leurs calicots sur la plus grande ferme éphémère de France.

Jusqu’au 27 février, le monde agricole investit Paris pour le Salon International de l’Agriculture. Aux côtés des bovins, ovins, caprins et autres volailles, certains assureurs ont posé leurs calicots sur la plus grande ferme éphémère de France.

L’agriculture souffre. Autrefois soumise aux seuls aléas climatiques, elle subit désormais la dure loi de la spéculation sur les matières premières. La volatilité des prix se répercute sur le revenu des agriculteurs. Un revenu qui fond comme neige au soleil. Certaines filières comme la production laitière sont à bout de souffle.

Des projets en jachère

Les assureurs spécialisés pourraient couvrir ce risque. « Nous sommes prêts » confiait Jean-Luc Baucherel, président de Groupama. Mais ils attendent un signe du gouvernement, car eux-mêmes doivent se couvrir en cas de défaillances en chaîne des agriculteurs. Les assureurs ont aussi besoin de s’assurer, c’est ce que l’on appelle la réassurance. Le signe attendu, à savoir la création d’un fonds de réassurance public, tarde à venir. Même topo pour l’assurance fourrage toujours dans les cartons. Ces projets restent donc en jachère

Au plus haut sommet de l’État, les messages de soutien à l’attention du monde rural se sont pourtant multipliés ces dernières années – particulièrement lors de ce rendez-vous de la porte de Versailles. Mais dans les faits, on assiste plutôt à un désengagement des pouvoirs publics sur l’assurance agricole. En effet, pour rendre une assurance obligatoire ou presque, une seule alternative : l’imposer légalement, comme en automobile, ou transférer du public vers le privé. La viticulture est concernée par le deuxième schéma.

Assurer le terroir

Elle vient tout juste d’être exclue du champ d’action du Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA). Il prenait en charge une partie de l’indemnisation en cas de catastrophes naturelles. Résultat, seulement 15% de la surface viticole française est assurée.

Une situation alarmante, car le redoux fait craindre un épisode de gel à l’arrivée du printemps. Certains viticulteurs pourraient ne pas s’en relever. Le secteur de l’assurance a donc son rôle à jouer pour assurer le terroir. Un terroir auquel les Français semblent très attachés au regard du succès du salon de l’agriculture.


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