Séjours Tunisie/Egypte : Les voyagistes ne sont pas couverts en assurance pour les pertes d’exploitation
Les pertes subies par les voyagistes consécutivement aux mouvements de révolte survenus en Tunisie et en Egypte ne sont pas couvertes par les assureurs, a indiqué lundi à l’AFP Baudouin Caillemer, directeur Général de Gan Eurocourtage (groupe Groupama).
Les voyagistes français ont suspendu jusqu’au 14 février inclus tous les départs de vacanciers pour la Tunisie et l’Egypte. La suspension dure depuis mi-janvier pour la Tunisie et fin janvier pour l’Egypte.
Début février, le président du Ceto, association de tour-opérateurs français, René-Marc Chikli, avait indiqué que l’envoi de 30 avions à vide pour récupérer des touristes en Egypte coûterait 2 millions d’euros.
Jeudi, le tour-opérateur britannique TUI Travel, numéro un du tourisme en Europe, a prévenu que les événements en Tunisie et en Egypte pourraient affecter ses prochains résultats à hauteur de 30 millions de livres (35 M EUR).
Selon M. Caillemer, aucun assureur, à sa connaissance, ne garantit la perte d’exploitation liée à des événements comme ceux survenus dans ces deux pays, qualifiés en assurance, d'”émeutes et mouvements populaires”. D’autres assureurs, sous couvert d’anonymat, ont confirmé que ce risque n’était jamais couvert.
La garantie perte d’exploitation ne concerne que les dommages aux biens, tels que l’incendie de locaux. “Cela ne couvre pas du tout un événement comme ceux qui viennent de se produire”, a expliqué M. Caillemer. Les voyagistes ne pourront pas davantage obtenir le remboursement des frais supplémentaires engagés pour rapatrier des touristes, a-t-il précisé.
Jeudi dernier, le patron du groupe Nouvelles Frontières, Jean-Marc Siano, en avait appelé aux pouvoirs publics pour créer un fonds qui mutualiserait les moyens. “Les voyagistes sont confrontés en permanence à des crises géopolitiques, des catastrophes naturelles et beaucoup d’autres choses. Ils engagent crise après crise des sommes considérables”, expliquait-il estimant que la situation “ne peut plus durer”. Pour l’instant, ajoutait-il, “tout est pris sur les marges opérationnelles très courtes dans le secteur, de l’ordre de 2, 3 ou 4%”.
M. Siano prenait en exemple “les Pays-Bas où il existe un fonds collecté auprès des clients”. Il imaginait ainsi un “montant de un à deux euros qui serait collecté et versé à un fonds de mutualisation”.
Paris, 7 février 2011 (AFP)