Assurance animaux : Dormir avec son chien ou son chat comporte-t-il des risques ?

14 à 62 % des maîtres avouent dormir avec leur chien ou leur chat. Les risques de transmission de maladies ne seraient pas nuls selon une étude. D’où l’importance d’appliquer certaines mesures d’hygiène et… de bon sens.

14 à 62 % des maîtres avouent dormir avec leur chien ou leur chat. Les risques de transmission de maladies ne seraient pas nuls selon une étude. D’où l’importance d’appliquer certaines mesures d’hygiène et… de bon sens.

« La présence dans le lit d’un chat ou d’un chien n’a rien d’inhabituel dans les pays industrialisés. » Partant de ce constat, le Dr Jeanne Brugère-Picoux, professeur de pathologie médicale du bétail et des animaux de basse-cour à l’école vétérinaire d’Alfort, revient sur une étude*.
Publiée dans le dernier numéro d’Emerging Infectious Diseases (février 2011), les docteurs vétérinaires Bruno Chomel de l’université de Davies (États-Unis) et Ben Sun, responsable en santé publique en Californie, ont souligné qu’il existait de ce fait un risque sous-estimé que de dormir avec son chien ou son chat dans ou sur le lit : celui de la transmission de zoonose.
Le Dr Brugère-Picoux rappelle en effet que « de telles pratiques peuvent favoriser la transmission de maladies par léchage ou par un baiser ou encore via les puces de leurs animaux ».

Une transmission par les lèches ou les baisers

La maladie des griffes du chat compte parmi les risques. « Elle peut fort bien être aussi transmise par léchage, que ce soit celui d’un chat ou d’un chien, mais le risque lié aux puces est également connu. De nombreux articles ont signalé une possibilité de transmission par baiser, léchage d’une plaie ou contact étroit lors d’un reniflement. »
« C’est en Finlande que l’on remarqua, à partir de 1988, que des septicémies pouvaient être la conséquence d’un léchage, et non d’une morsure, transmettant un hôte normal de la cavité buccale des chats et des chiens. (…) La septicémie peut survenir rapidement surtout chez les personnes aspléniques », c’est-à-dire qui ont subi une ablation de la rate et chez qui le risque d’infections est augmenté.
Les infections par staphylocoques par léchage sont également possibles, commente encore le Dr Brugère-Picoux.

Sont évoqués également d’autres risques dus aux parasites présents sur la fourrure de l’animal « Par exemple, en France une dermatite prurigineuse a été transmise par un chat dormant dans le lit de son propriétaire. »
Enfin, il ne faut pas négliger non plus le risque lié aux morsures lorsque l’on garde des chiens dangereux dans sa chambre, précise la vétérinaire.
« Les zoonoses dans la chambre sont peu fréquentes, mais le risque est réel », conclut le Dr Brugère-Picoux. Ce qui selon elle justifie « un respect strict des conditions d’hygiène, la prévention du parasitisme interne et externe (sous un contrôle vétérinaire), en particulier lorsqu’il s’agit d’enfants ou de personnes immunodéprimées ».

Quelques règles à respecter au quotidien

Une bonne hygiène doit être le B. A.-Ba de toute la famille. Cela passe notamment par un lavage des mains après avoir manipuler le chien ou le chat, éviter de se laisser lécher.
Chiens et chats doivent être régulièrement vermifugés et vaccinnés selon le calendrier mis en place par le vétérinaire. Le vermifuge peut être donné entre deux et quatre fois par an. Votre vétérinaire, selon le mode de vie de l’animal, établira ce calendrier annuel à respecter.
De même, chiens et chats devront être protéger contre les puces et les tiques. Il existe désormais de nombreux traitements efficaces. La variété d’utilisation (sous forme de pipettes, par exemple, ou encore de colliers ou de sprays) permettra à votre vétérinaire de vous conseiller celui le mieux adapté à votre compagnon.

L’accès à certains endroits doit être interdits aux animaux, tels que les bacs à sable, par exemple.
L’assurance santé animale (la mutuelle pour chien ou pour chat) peut dans certains cas prendre en charge une partie des frais liés à la vaccination ou la vermifugation. Selon la formule choisie, le maître dispose ainsi d’une somme d’argent qu’il peut chaque année choisir de consacrer à sa guise à certains traitements vétérinaires, comme les vaccins, les vermifuges ou bien encore les antiparasitaires.

* Source : La Dépêche Vétérinaire, n° 1113, du 26 février au 4 mars 2011.

CP : Valeriy Lebedev-Fotolia


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