L’assurance santé animale : un atout pour les vétérinaires
En France, l’assurance santé animale n’est pas encore ancrée dans les esprits des propriétaires de chiens et de chats. Pour autant, ils attendent de leur praticien les meilleurs soins possibles lorsque leur animal est malade.
La médecine vétérinaire n’a rien à envier à celle humaine. Pour les animaux aussi, les frais en cas d’examens, d’intervention ou de traitements peuvent rapidement peser dans le budget. Responsabiliser les maîtres est une chose, notamment avant de faire l’acquisition d’un chien ou d’un chat. Mais le budget santé ne semble pas faire partie des postes pris en compte avant d’acheter un animal. Généralement, les propriétaires en prennent conscience lors de leur première visite chez le vétérinaire ou lors du diagnostic d’une maladie.
Trop souvent, les maîtres estiment que les vétérinaires pratiquent des prix élevés. Des prix que ces maîtres ne contestent pas pour eux-mêmes du fait de la souscription à une mutuelle. Concernant les maîtres qui ont pris conscience des risques imprévisibles et qui ont souscrit à une assurance santé animale, ces derniers ne sont pas, d’une part, pris au dépourvu et, d’autre part, n’hésitent pas à consulter.
Selon une étude réalisée par SantéVet fin 2004 auprès de 950 personnes, un quart a confié avoir eu des difficultés financières liées aux frais vétérinaires et n’ont pas pu faire effectuer les soins. Ces difficultés peuvent également engendrer des problèmes de trésorerie chez le vétérinaire en générant des impayés.
Renforcement de la fidélisation
D’après une enquête*, les chiffres parlent d’eux-mêmes : les maîtres ayant souscrit un contrat pour leur chien ou leur chat consultent trois fois par an, contre 1,8 fois pour ceux qui n’en disposent pas. Et pour les maîtres assurés, le panier moyen des dépenses annuelles en frais vétérinaires est double de celui des maîtres ne disposant pas d’assurance pour leur animal. Le panier moyen chez le vétérinaire s’établit à 55 € par visite (consultation, médicaments…) alors qu’il est de 100 € pour un propriétaire assuré*, ces derniers hésitant moins à faire soigner leur animal. La médicalisation croissante des animaux a induit une augmentation de 72 % des dépenses vétérinaires en dix ans**. Et 44 % des propriétaires de chiens et de chats souhaitent pouvoir consulter un spécialiste en cas de problème grave*.
Tout comme la mutuelle pour les humains, l’assurance santé animale constitue une protection. Son utilité n’est pas toujours immédiate dans le temps, mais en cas de problème elle dédouane les maîtres de toute forme d’impuissance face à la maladie de leur compagnon pour des raisons financières. L’habitude – mauvaise – veut que certains maîtres aient recours à l’automédication, avec tous les risques que cela comporte. Sauf problème ou urgence, le vétérinaire, ils ne le voient que pour les rappels de vaccins. L’assurance santé animale contribue également à faire sauter cette « barrière », renforçant la fidélisation des maîtres avec leur praticien.
Puisque désormais la délivrance de certains médicaments est soumise à consultation, l’adhésion à une assurance prend tout son sens. La gestion de la feuille de maladie que le vétérinaire remet au maître à l’issue d’une consultation – une technique qui évoluera dans l’avenir – est simple et sans contrainte. Par ailleurs, le vétérinaire ne fait aucune avance de frais.
Si l’Ordre interdit aux vétérinaires de vendre eux-mêmes des contrats d’assurance, ils préservent tout de même leur droit de conseils envers leurs clients. En médecine humaine, du fait de la couverture sociale, le praticien a moins le réflexe de demander à ses patients s’ils sont couverts par une mutuelle. En santé animale, cette couverture briserait bien des tabous. Encore faut-il que les maîtres y soient sensibilisés.
* Enquête SantéVet, 2008.
** Source : Xerfi Etudes, 2008.