Morsures de chiens en France : Une enquête fait le point
Une enquête vient de livrer des informations très détaillées concernant les morsures de chien, en se basant sur une étude des services d’urgences d'hôpitaux.
Alors que la loi rend obligatoire la déclaration de toute morsure, peu de chiffres exhaustifs existent en France sur les blessures causées par les chiens. Une enquête vient toutefois de livrer des informations très détaillées se basant sur l’études des services d’urgences de huit hôpitaux.
Les morsures de chien représentent chaque année, en France, plusieurs milliers de recours aux urgences et de nombreuses hospitalisations. Cette étude rapporte qu’il y a eu 33 décès par morsures de chien au cours des vingt dernières années. Les deux tiers concernent des enfants de moins de 15 ans (16 avaient moins de 5 ans).
Conduite sous la responsabilité de l’Institut de veille sanitaire (InVS), en collaboration avec l’association des vétérinaires comportementalistes Zoopsy, cette étude vient apporter de nombreuses précisions sur les circonstances des morsures et leur gravité. Les données ont été recueillies durant un an, entre le 1er mai 2009 et le 30 juin 2010, aux urgences de huit hôpitaux.
« Toutefois, on doit garder à l’esprit que les caractéristiques de l’échantillon des personnes mordues ne permettent pas la généralisation des résultats à l’ensemble du territoire national », précise les auteurs de ce rapport.
En effet, bien qu’il est obligatoire de déclarer une morsure (celle-ci implique désormais que le chien doive subir une évaluation comportementale, quelle que soit la race à laquelle il appartient), il peut encore exister des cas, selon ma gravité, qui demeurent non-déclarés ou ne font pas l’objet d’hospitalisation ou de soins.
Plus grave lorsque le chien est connu de la victime
Ce qui semble certain, dans le cadre de cette étude, c’est que « les morsures sont plus nombreuses et plus graves quand la victime connaissait le chien mordeur. Chez les adultes, les morsures surviennent souvent lorsque la victime cherche à séparer des chiens qui se battent, alors que chez les enfants, les morsures surviennent davantage lorsque le chien était dérangé. Les morsures chez les enfants sont plus fréquentes au niveau de la tête et du cou, alors que les lésions sont plus graves chez les adultes. »
Les séquelles sont fréquentes, déclarées par deux répondants sur cinq. Il s’agit de séquelles esthétiques quatre fois sur cinq. Les femmes et les adultes ont déclaré plus de séquelles que les hommes et les enfants. Aucun lien n’a été trouvé entre la gravité de la morsure et le type de chien mordeur.
Une deuxième enquête, actuellement en cours, doit faire le point sur les séquelles et handicaps déclarés 16 mois après la morsure de chien. Les données, collectées jusqu’en octobre 2011, permettront d’analyser ces séquelles et handicaps en fonction de la gravité initiale de la morsure, des caractéristiques de la victime et de celles du chien mordeur.
La connaissance des résultats établis par ces enquêtes doit contribuer à la prévention de ces morsures, concluent les auteurs de ce rapport très complet.
Ce rapport est consultable intégralement en ligne