Assurance récolte : La viticulture en danger ?

Depuis le 1er janvier 2011, les viticulteurs ne sont plus couverts par le Fonds national de garantie des risques agricoles (FNGRA). Plus de 80% de la surface viticole n'est plus assurée en cas de sinistres.

Depuis le 1er janvier 2011, les viticulteurs ne sont plus couverts par le Fonds national de garantie des risques agricoles (FNGRA). Plus de 80% de la surface viticole n’est plus assurée en cas de sinistres.

« En cas de gros pépins, certains ne se relèveront pas ». Le constat de la FNSEA a le mérite d’être clair sur la situation qui touche actuellement le monde viticole en France. L’État se désengage en effet de la couverture contre les pertes de rendements consécutives aux évènements suivants : sécheresse, grêle, gel et inondation ou excès d’eau. Les professionnels n’ont alors d’autres choix que de se tourner vers l’assurance privée pour se prémunir contre ces risques. Bien que l’annonce de cette sortie du champs du FNGRA date de deux ans, très peu de vignerons ont fait les démarches pour se couvrir.

« 15% de la surface viticole est actuellement assurée en France. C’est déjà bien, mais il reste encore de nombreux viticulteurs financièrement exposés en cas d’évènement majeur » indique Stéphane Gin, directeur des assurances agricoles et professionnelles chez Groupama. « Il existe pourtant des solutions et des contrats d’assurance récolte pour pallier le désengagement de l’État » affirme Daniel Mouty, président de la fédération régional des vignerons indépendants d’Aquitaine. En outre, « l’Europe prend en charge 65% de la prime d’assurance pour favoriser le basculement vers une couverture privée » explique Philippe Robert, responsable du service fonds public à la CCR. Cette aide – prise en charge aux trois quarts par l’Europe et pour un quart par l’État français – concerne les garanties couvrant les pertes de rendements au-delà de 30% de la production garantie touchée avec un niveau minimal de franchise de 20%.

Un problème de trésorerie

« L’incitation est attractive, mais le processus pour l’obtenir exige des ressources en trésorerie dont ne dispose pas nécessairement une viticulture française exsangue » modère Daniel Mouty. Le paiement de la subvention est en effet différé. Pour la récupérer, les viticulteurs doivent remplir un dossier PAC et justifier du paiement complet de la prime d’assurance. L’aide n’est reversée que l’année suivante. « Jusqu’en 2009, la subvention était uniquement nationale et directement versée à l’assureur qui supportait donc le délais de paiement » précise Stéphane Gin.

Chez Groupama, le montant moyen de la prime sur le portefeuille viticole s’élève à 97 euros par hectare avec des variations qui oscillent entre 50 et 400 euros selon la valorisation du kilo de raisin et les régions concernées. L’enjeu est de taille pour le monde viticole. En cas d’évènements significatifs comme les épisodes de 1991 ou en 1998, les sommes en jeu pourraient être importantes. Et le temps presse. Pour certains contrats la date limite de souscription est fixée au 28 février pour être couvert contre le gel de printemps.


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