Résultats 2009 : AIG annonce un bénéficie net de 1,8 milliard de dollars et marque son premier retour dans le vert depuis près de deux ans
L’assureur américain AIG, nationalisé en septembre dernier pour lui éviter la faillite, a annoncé vendredi son premier retour dans le vert depuis près de deux ans, avec un bénéfice net de 1,8 milliard de dollars au deuxième trimestre, nettement supérieur aux attentes.
Ce bénéfice net est à comparer avec une perte nette de 5,4 milliards de dollars au deuxième trimestre 2008. Il fait suite à une perte nette de 4,3 milliards au premier trimestre de cette année. L’ex-numéro un mondial de l’assurance, désormais détenu à 80% par l’Etat fédéral, n’avait plus été dans le vert depuis le troisième trimestre 2007, lorsqu’il a commencé à accumuler des dizaines de milliards de dollars de dépréciations pour avoir été trop gourmand en placements financiers à risques.
En données ajustées des exceptionnels, AIG affiche un bénéfice de 2,0 milliards de dollars, a-t-il précisé dans un communiqué. Rapporté par action, le bénéfice net représente 2,30 dollars et remonte à 2,57 dollars en données ajustées, contre +1,67 dollar attendu par les analystes. Les revenus ont grimpé de 48% à 29,53 milliards de dollars, contre 26,15 milliards envisagé par le marché.
A la Bourse de New York, l’action AIG prenait 10,25% à 24,84 dollars après ces résultats, lors des échanges électroniques précédant l’ouverture de la séance.
Commentant ces résultats, le patron d’AIG Edward Liddy, qui doit quitter ses fonctions à la fin de la semaine, a fait valoir “la stabilisation de certaines activités” de l’assureur. Il a toutefois indiqué que les activités d’assurance d’AIG restent “fragiles”, citant “un environnement économique faible”.
La valeur des primes a sensiblement baissé d’une année sur l’autre: dans la division d’assurance générale, le montant des primes inscrites a décliné de 19% à 7,9 milliards de dollars, faisant chuter d’autant le bénéfice opérationnel de la division, à 971 millions.
Dans l’autre division principale d’AIG, assurance-vie, le montant des primes a reculé de 15% à 8,1 milliards. La division affiche un bénéfice de 1,8 milliard, contre une perte de 2,4 milliards un an plus tôt, plombée par 5 milliards de dollars de pertes sur les marchés financiers.
M. Liddy a en outre averti s’attendre à “une volatilité des résultats au cours des prochains trimestres, partiellement en raison de charges associées à la restructuration en cours”.
AIG, renfloué à hauteur de 170 milliards de dollars en fonds publics depuis l’automne et en plein chantier de cessions d’actifs pour rembourser le gouvernement fédéral, a dit “continuer de faire des progrès dans (ses) efforts pour restructurer l’entreprise et pour stabiliser la structure du capital”.
Toutefois, “le calendrier et le chemin pour atteindre cet objectif” de rembourser Washington “continue de rester hautement dépendant des conditions de marché”, a prévenu le groupe.
Depuis le début de l’année, AIG, aux activités tentaculaires, a engagé plusieurs cessions de filiales, qui devraient lui rapporter 2,6 milliards de dollars de plus-values après-impôt, a-t-il précisé.
Côté direction, AIG a annoncé jeudi soir la nomination, effective lundi prochain, d’Harvey Golub, un ancien patron de l’émetteur de cartes de crédit American Express, comme président du conseil d’administration d’AIG.
Ed Liddy avait été nommé à l’automne dernier pour piloter la restructuration de l’AIG nationalisé. Le groupe avait ensuite annoncé en mai son intention de démissionner et que son départ serait effectif une fois choisie sa succession.
M. Liddy était à la fois président du conseil d’administration et directeur général, et ces deux fonctions seront disjointes après son départ. AIG avait annoncé lundi la nomination de l’ancien PDG du groupe d’assurance américain MetLife, Robert Benmosche, au poste de directeur général, effective lundi prochain également.
AFP