Tempête Klaus : Les banques rechignent à prêter, le médiateur du crédit saisi
Le préfet d’Aquitaine a annoncé mercredi qu’il avait saisi le médiateur du crédit, René Ricol, face aux difficultés des sylviculteurs pour obtenir des banques des prêts garantis par l’Etat pour faire face aux dégâts subis après la tempête qui a frappé le Sud-Ouest le 24 janvier.
“Je viens de saisir le médiateur du crédit dans une situation où le comportement des banques est inacceptable”, a indiqué à la presse Dominique Schmitt. “A partir du moment où la garantie de l’Etat peut aller jusqu’à 80% de garantie, on est en droit d’attendre des banques qu’elles fassent l’effort correspondant”, a souligné M. Schmitt.
La Commission européenne a validé, le 3 juin dernier, le dispositif de soutien proposé par l’Etat qui mobilise plus d’un milliard d’euros en tout, dont les 600 millions de prêts bonifiés. La préfecture a reconnu dans un communiqué “les difficultés rencontrées par les opérateurs auprès de leurs banques dans un contexte économique particulièrement difficile”.
Les prêts bonifiés doivent aider au financement des coûts de mobilisation, de transport et de stockage des bois issus des parcelles sinistrées par la tempête qui a ravagé les forêts d’Aquitaine, de Midi-Pyrénées et de Languedoc-Roussillon. Selon la préfecture, l’Union européenne va également participer “à hauteur de 109 millions à la réparation des dommages”, via son Fonds de solidarité.
“Cette somme est intéressante uniquement si l’Etat ne s’en sert pas pour se rembourser”, a réagi Christian Pinaudeau, secrétaire général du Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest, qui réclame toujours “200 millions supplémentaires pour financer le reboisement”, au-delà du milliard déjà annoncé par l’Etat. Il n’a pas exclu de lancer des opérations coups de poing -type barrages routiers- si “tous les financements n’étaient pas opérationnels rapidement”.
Des sylviculteurs ont d’ailleurs bloqué “symboliquement” la gare de Labouheyre (Landes) pendant 45 minutes mercredi matin, provoquant des retards d’une vingtaine de minutes pour trois TGV de la ligne Hendaye-Paris, a indiqué la SNCF.
AFP