AIG menace la survie de sociétés immobilières
L’assureur américain en difficultés AIG, nationalisé à l’automne, a interrompu ou repoussé le financement de joint-ventures immobilières, ce qui menace de faire sombrer les promoteurs auxquels il s’était associé, a affirmé lundi le Wall Street Journal.
La société immobilière Mitchell Morgan Management, qui s’était associée en 2007 à AIG pour l’acquisition pour 2 milliards de dollars d’un portefeuille d’appartements à loyer modéré, a engagé une procédure judiciaire contre l’assureur pour des retards de paiement, a précisé le quotidien des affaires, citant des personnes proches du dossier.
D’après sa plainte, AIG aurait déclaré au promoteur que “l’accord de financement avec la Réserve fédérale (américaine) ne prévoyait pas de fonds pour les engagements d’AIG envers ses partenaires” dans l’immobilier. Interrogé par le WSJ, AIG a indiqué qu’il s’était accordé avec Morgan pour suspendre leur litige pendant 60 jours, le temps de trouver une possible résolution, bien que le groupe juge la plainte du promoteur “sans fondement”.
L’assureur a également cessé un partenariat avec le promoteur de centres commerciaux Alex Baker, basé dans l’Alabama (sud), exposant de ce fait 15 banques au risque de défaut sur les prêts qu’elles ont engagés dans l’opération, à hauteur de 600 millions de dollars. L’assureur aurait suggéré de solder le différend, mais il est peu probable que les banques acceptent sa proposition, relate le WSJ.
Lorsque AIG s’associait à des promoteurs immobiliers, son statut et son accès au financement facilitaient les opérations. Une fois réalisée l’acquisition commune d’un portefeuille de biens immobiliers, l’assureur s’engageait à apporter les fonds nécessaires pour leur entretien. Mais l’effondrement à partir de la mi-septembre du géant de l’assurance l’a conduit, en dépit des plus de 170 milliards de dollars de soutien fédéral, à cesser d’honorer le financement de ces joints-ventures. Les actifs d’AIG Global Real Estate, branche du groupe dans l’immobilier, totalisent actuellement, en propre ou en associations, plus de 23 milliards de dollars, a précisé le quotidien.