AIG s’apprête à verser 2,4 millions de dollars de primes à ses cadres
L’assureur américain AIG a demandé au gouvernement fédéral son autorisation pour verser la semaine prochaine 2,4 millions de dollars de primes à une quarantaine de ses cadres, a affirmé vendredi le Washington Post.
AIG, aujourd’hui nationalisé, a sollicité l’approbation de Kenneth Feinberg, chargé depuis juin par l’administration Obama de superviser les plans de rémunération des entreprises ayant reçu le soutien de l’Etat, précise le quotidien généraliste, qui cite des sources proches du dossier. L’assureur, qui a reçu depuis l’automne plus de 170 milliards de dollars d’aide publique, avait provoqué la colère de l’opinion américaine et du Congrès en début d’année, après le versement de 165 millions de dollars de primes.
Le président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke avait alors jugé “totalement déplacé” l’octroi de “bonus élevés à des employés de la division (de produits financiers) à la source de l’effondrement d’AIG”, et certains des cadres les ayant reçus avaient finalement accepté d’en restituer une partie.
Bien qu’AIG “n’ait pas expressément besoin de l’accord de M. Feinberg”, le groupe préférerait cette fois être couvert par un feu vert des autorités, relève le Washington Post. “Nous nous sentirions soulagés si le gouvernement était à l’aise avec ce que nous faisons”, a expliqué un employé d’AIG interrogé par le journal.
AIG pourrait, selon le quotidien, justifier ces primes, qui correspondent à des rémunérations variables dont le versement avait été reporté depuis 2008, par la nécessité pour le groupe de conserver certains cadres clefs. “Nous avons besoin de prendre en considération le fait que beaucoup de nos employés, sinon la plupart, savent que leurs perspectives à long terme chez nous sont limitées, et nos concurrents savent que nos employés-clefs peuvent peut-être être débauchés” (avec des rémunérations plus attractives), soulignait l’assureur le mois dernier dans un document transmis au régulateur boursier.
AFP