Les assureurs très sollicités par les automobilistes touchés par la vague de froid
La vague de froid qui a frappé l’Europe fin décembre et début janvier s’est traduite pour les assureurs par un afflux de dossiers déposés par des automobilistes qui, phénomène croissant, ont souvent bénéficié d’un véhicule de remplacement.
Les assureurs ne disposent pas encore de données pour évaluer le coût de ces événements climatiques, mais leurs filiales d’assistance aux assurés font état de pics d’activité historiques, en deux vagues, mi-décembre et début Janvier.
Fidelia, filiale de Covéa (MMA, Maaf et GMF), a enregistré pour la seule journée du 21 décembre 5.800 dépôts de dossiers, un record historique, contre 1.500 habituellement en moyenne. Environ 10 millions de véhicules, sont inscrits chez cet “assisteur”.
Chez Inter mutuelles assistance (IMA), qui couvre également environ 10 millions d’assurés, notamment de la Macif, Maif et de la Matmut, l’activité a bondi de 43% et 40% respectivement sur les deux périodes, selon Francis Mathieu, directeur assistance.
“Tout le monde a eu un mois de décembre difficile”, résume Bernard Barrère directeur général de Fidelia, alors que le bilan de janvier n’est pas encore tiré.
Pour gérer le flot d’appels inhabituel, les sociétés d’assistance ont dû renforcer les effectifs des plateformes téléphoniques. De près de 15% par exemple chez IMA.
La majorité des appels a porté sur des pannes plutôt que sur des accidents, avec une domination écrasante des pannes de batterie. Le coût moyen devrait donc être moindre que sur le pic des chassés-croisés d’août, où les dossiers concernent plus souvent des accidents.
L’avalanche de dossiers a été renforcée par une évolution relativement récente: l’élargissement des garanties des contrats qui depuis une dizaine d’années permet à certain assurés de bénéficier d’une assistance en cas de panne à moins de 50 km du domicile, ce qui était relativement rare auparavant.
“L’amplitude d’activité est désormais de l’ordre de 40%, alors qu’il y a dix ans, elle n’était que de 10%”, explique M. Mathieu.
Autre pratique qui se développe, la mise à disposition d’un véhicule de remplacement, qui alourdit également la facture. La filiale de Groupama, CapsAuto, a ainsi dû prêter l’essentiel du parc de 9.500 véhicules qu’elle a à disposition, a indiqué l’assureur mutualiste.
“On a eu des difficultés sur les journées les plus fortes”, renchérit M. Mathieu. Néanmoins, toutes les demandes de véhicule de substitution ont été finalement satisfaites.
Si les dommages causés par la neige et le froid concernent jusqu’ici essentiellement l’automobile et peu les habitations, les assureurs restent vigilants.
“Il est à craindre des dégâts des eaux suite au gel et des incendies suite à l’augmentation du chauffage”, indique-t-on chez Crédit Agricole Assurances.
En attendant les estimations complètes, qui ne sont pas attendues avant février, les premiers éléments indiquent que la vague de froid “aura certainement tendance à alourdir un petit peu la sinistralité (le nombre d’événements déclarés aux assureurs, ndlr), déjà élevée depuis le début de l’année 2009”, selon la Macif.
Un facteur qui pourrait peser sur l’évolution des tarifs auto, qui ont déjà renoué avec la hausse en 2010 (environ 3% en moyenne), après six années de baisse.
PARIS, 16 jan 2010 (AFP)
