Axa entend valoriser l’expérience syndicale de ses salariés
Axa France va recourir à la VAE (validation des acquis de l’expérience) pour valoriser les compétences acquises par les représentants du personnel durant leur mandat et favoriser leur évolution professionnelle, selon une charte inédite signée mardi avec cinq syndicats.
Compte tenu de la pyramide des âges des responsables syndicaux, “nous avons réfléchi avec eux au fait qu’il fallait attirer des collaborateurs plus jeunes” vers des mandats syndicaux, en leur montrant que “ce n’est pas parce qu’ils choisissent cette voie-là qu’ils sont rayés des cadres de l’entreprise, bien au contraire”, a expliqué à l’AFP Serge Morelli, directeur des ressources humaines d’Axa France.
La charte affirme la nécessité de “mieux reconnaître les compétences” acquises dans l’exercice d’un mandat syndical, qui constitue une “partie intégrante et indissociable du parcours professionnel”. Pour cela, l’assureur innove en recourant à la VAE pour les représentants dont les mandats ont duré plus de six ans. Celle-ci permet d’obtenir un diplôme ou un titre grâce à son expérience professionnelle.
“Lorsque les représentants réussiront les examens, ils évolueront en grade lorsqu’ils seront réintégrés” dans un service, a fait valoir le DRH. Les salariés volontaires bénéficieront pour préparer la VAE d’une vingtaine de jours de formation par an, contre six à sept pour le reste du personnel.
Selon M. Morelli, le dispositif est “intéressant pour les syndicats”, et aussi pour Axa car “cela permettra d’avoir des personnes qui ont une véritable culture économique, sociale”, dépassant “le champ de compétences de leur métier”.
La charte, signée par la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGT et l’Unsa, doit s’appliquer d’abord chez Axa France (16.000 salariés), et à terme dans les filiales en France.
Dans un communiqué, le premier syndicat d’Axa, la CFDT, a salué “un pas décisif vers la reconnaissance du fait syndical”, et souhaité “une évolution” similaire dans l’ensemble du secteur des assurances.
Axa avait déjà été pionnier en 1990 en lançant le “chèque syndical”, un dispositif de financement des syndicats par l’entreprise. Il consiste à donner un “chèque” à chaque salarié, qu’il peut remettre, ou non, au syndicat de son choix. En 2008, près de 13.000 chèques ont été collectés par les syndicats soit 572.589 euros.
AFP