CNP voit son bénéfice reculer au 1er semestre, les marges souffrent mais l’activité progresse
Le premier assureur français de personnes, CNP Assurances, a enregistré au premier semestre un bénéfice net en baisse, du fait d’une pression sur ses marges, mais a poursuivi sa forte croissance et gagné des parts de marché, selon un communiqué publié vendredi.
Le bénéfice net atteint 502 millions d’euros, en baisse de 12,5%.
Le directeur général Gilles Benoist, cité dans le communiqué, met en avant un “environnement marqué par la compression des marges, imputable notamment à la baisse des ventes en UC (unités de compte, ndlr) et la baisse du rendement des actifs”.
Les produits en unités de compte présentent, en effet, un niveau de marge beaucoup plus élevé que les produits traditionnels en euros. Or, ces contrats en unités de compte, souvent plus liés à l’évolution des marchés, ont continué à souffrir d’une désaffection imputable à la crise financière, avec une baisse des ventes de 57%. Lors d’une conférence de presse, M. Benoist a indiqué que la part des unités de compte dans la collecte était “descendue à un niveau historiquement bas de 3 à 4%”.
Le directeur financier Antoine Lissowski a néanmoins estimé, lors d’une conférence téléphonique, que les produits en unités de compte obligataires pourraient connaître une reprise au deuxième semestre.
Autre facteur de compression des marges, la baisse de rendement des actifs financiers s’explique notamment par le moindre niveau des dividendes versés par les sociétés cotées dont CNP est actionnaire, a indiqué M. Lissowski.
Outre la baisse des marges, le repli du résultat se justifie également par une base de comparaison défavorable, les comptes du premier semestre 2008 ayant bénéficié d’un élément exceptionnel, une reprise sur provision de 222 millions d’euros.
Pour autant, malgré le tassement du résultat, l’activité commerciale a poursuivi sur sa dynamique du premier trimestre, avec une croissance de son chiffre d’affaires de 24,8% sur le semestre à 17,6 milliards d’euros.
Une croissance que M. Benoist a qualifié d'”impressionnante”, “avec des gains de parts de marché dans les trois pays fondamentaux pour nous”, à savoir la France, l’Italie et le Brésil. Une progression tirée par les produits en euros, qui ont bénéficié notamment, en France, de la très forte baisse du taux de rendement du Livret A, selon M. Lissowski. “CNP est très en avance par rapport au marché”, dont la progression n’atteint que 6% en France au premier semestre, contre 18% pour CNP, a assuré M. Lissowski.
Outre la confirmation du dynamisme commercial du réseau distributeur de la Banque Postale, CNP a pu compter sur un rebond au deuxième trimestre de l’autre grand réseau distributeur, la Caisse d’Epargne, selon M. Lissowski. “Nous sommes optimistes pour la deuxième partie de l’année”, a déclaré M. Benoist, même si “le second semestre ne croîtra pas au même rythme que le premier”, la collecte étant traditionnellement plus soutenue en début d’année qu’en fin.
Le directeur général a défendu la “bonne tenue” du ratio de solvabilité (niveau de capital disponible rapporté au niveau de capital réglementaire), qui atteint 114%, quasi-stable par rapport à la fin de l’année 2008 (115%).
AFP