Edito : L’emploi dans l’assurance : un eldorado ?
Les assureurs employaient 142 750 collaborateurs en France en 2007, soit, en volume, 0,5% de la population active française (Source FFSA).
Travailler pour un assureur est rarement une vocation, les étudiants se projettent plus souvent en chefs de produit au sein de poids lourds de la grande consommation ou en financiers aguerris dans les grandes banques d’affaires.
D’où vient alors cette réputation qui poursuit les assureurs ? Est-ce un secteur trop poussiéreux, voire ennuyeux ou peu rémunérateur ?
La première raison est trop souvent la méconnaissance du secteur. Les assureurs n’envahissent pas les salons de recrutement avec des stands aguicheurs. Car être assureur, n’est-ce pas avant tout savoir entretenir la culture du secret ? La notion de confidentialité est dans l’ADN du métier, l’assurance touche de manière contractuelle à la vie privée des assurés : leur santé, leur patrimoine, leur mort, leurs biens.
La seconde raison c’est un certain manque de glamour de la profession. L’univers de l’assureur est aux antipodes du monde du conseil, de la grande consommation ou de la communication. C’est un domaine qui ne favorise pas nécessairement la créativité et l’inventivité. Régler des sinistres ou créer un nouveau produit fait appel à des talents d’actuaires qui se référent à des lois statistiques ou à des grilles d’évaluation d’indemnisations forfaitaires.
Enfin, le management n’est pas dans la culture des compagnies d’assurances. Le secteur a mis en place des grilles qui régissent des plans de carrières, les fameuses “Classe 1 à 7”. A chaque classe correspond une fourchette de rémunération, un statut (cadre ou non cadre), un variable forfaitaire. L’ancienneté dans la compagnie est trop souvent le principal critère d’avancement dans l’échelle de castes. C’est forcément un handicap majeur pour des jeunes qui recherchent une progression rapide basée sur le mérite.
Pourtant l’assurance reste un eldorado, et ce à plusieurs titres.
Métier à forte valeur ajoutée, appel à des notions juridiques, commerciales, relationnelles… Les assureurs offrent à leurs nouvelles recrues des formations spécifiques et complètes en interne permettant d’être opérationnel sur des sujets complexes : sinistres corporels, assurance construction, assurance décès, assurance vie…
Les jeunes recrues recherchées n’ont pas de profil type. Toutes sortes de diplômes conviennent puisque le savoir-faire est “injecté” en interne. Ces métiers constituent donc une véritable opportunité d’insertion dans la vie professionnelle et permettent finalement de nombreuses perspectives de progression.
L’assurance offre aussi une incroyable diversité de métiers très spécifiques. De la commercialisation par des indépendants organisés en PME et TPE (les agents généraux ou courtiers) aux gestionnaires de sinistres basés au siège en passant par les inspecteurs commerciaux, les experts ou les actuaires, la chaîne implique une multitude de collaborateurs et de structures.
Le point clé est sûrement l’entrée des assureurs dans le XXIème siècle. Un appel d’air est en train de s’opérer au niveau des postes de management avec les départs massifs à la retraite.
La montée en puissance du canal de distribution internet pousse les assureurs à l’innovation et à la créativité.
La fonction marketing devient stratégique dans un contexte fortement concurrentiel : séduire de nouveau clients et fidéliser ses assurés devient vital.
Ces éléments sont vraisemblablement de bonne augure pour les prochaines années : de l’innovation, de jeunes forces vives et des enjeux stratégiques inédits.
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Nicolas Mortel