Henri de Castries estime que les normes comptables sont défavorables à la détention d’actions
Les normes comptables, qui obligent les assureurs à aligner la valeur de leur portefeuille sur celle du marché, ne sont pas favorables à la détention d’actions et au financement de l’économie, a estimé mercredi le président du directoire de l’assureur Axa Henri de Castries.
“On court un marathon, mais on nous oblige à nous chronométrer tous les cent mètres”, a déclaré le président du directoire de l’assureur, lors de son audition devant la commission des Lois. Pour M. de Castries, les assureurs sont, par nature, des investisseurs de long terme qui placent les primes qu’ils collectent, alors que les normes comptables les obligent à valoriser leurs actifs financiers à court terme. M. de Castries a ainsi précisé que 98% du bilan d’Axa est aujourd’hui aligné sur les prix du marché, en application de la règle comptable dite de “mark to market”. Un paradoxe susceptible de dissuader les assureurs de détenir des actions, selon lui.
“Quand je suis entré dans le groupe Axa, on avait 20% de notre bilan en actions”, a expliqué le patron du premier assureur français. “Aujourd’hui, on en a 5 et on va vers 3%”, a-t-il ajouté. “Si tous les grands investisseurs institutionnels européens arrêtent d’investir en actions, qui va financer la croissance des entreprises?”, s’est interrogé M. de Castries.
AFP