La holding Berkshire Hathaway de Warren Buffett voit sa note baissée de 2 crans
L’agence d’évaluation financière Moody’s Investors Service a retiré mercredi sa note maximale “Aaa” à la holding Berkshire Hathaway du milliardaire américain Warren Buffett, citant l’impact de la crise sur ses importantes activités dans l’assurance. Le groupe, dégradé de deux crans, est désormais noté “Aa2”, avec une perspective stable, selon un communiqué publié par l’agence.
“La mesure prise aujourd’hui reflète l’impact sur des activités essentielles de Berkshire du fort déclin des marchés boursiers et de la récession économique prolongée”, a expliqué un analyste de Moody’s, Bruce Ballentine. Pour la filiale National Indemnity, fleuron de Berkshire dans l’assurance, “la chute du cours des actions a réduit la valeur de son portefeuille et, par extension, des réserves financières” destinées à le protéger d’éventuelles pertes en assurance et en matière d’investissements.
L’assureur se voit dégradé d’un cran, de “Aaa” à “Aa1”. Les autres sociétés d’assurances du groupe Berkshire Hathaway, comme GEICO et General Re, ont aussi vu leur note abaissée. Quant aux activités de la holding non liées à l’assurance, “la récession a entraîné une chute significative de leurs bénéfices et de leurs marges, surtout pour celles liées à l’immobilier américain, au bâtiment, à la distribution ou à la finance de détail”, précise Moody’s.
Le mois dernier l’agence Fitch avait déjà dégradé la note de Berkshire Hathaway, de “AAA” à “AA”. La troisième grande agence de notation, Standard and Poor’s, avait elle maintenu sa note maximale mais en lui attribuant une perspective “négative” qui implique la possibilité d’un futur abaissement. “La dégradation des valeurs financières en 2009 a réduit les fonds propres du groupe dans ses opérations dans le secteur des assurances”, avait déjà observé S&P.
Berkshire Hathaway avait enregistré en 2008 un bénéfice net de 4,99 milliards de dollars en dépit d’un contexte de crise exceptionnelle. Sa valeur nette d’actifs avait perdu près de 10%, une performance inhabituellement faible pour M. Buffett, surnommé “l’oracle d’Omaha”, en raison de la sagesse de ses décisions d’investissement.
AFP