Tabac, ce que cela coûte à la société
La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, s’est déclarée favorable à une augmentation de 10% par an du prix du tabac, et ce, pendant plusieurs années. Une hypothèse inconcevable pour les buralistes. Pour l’heure, rien n’est arrêté et il faudra attendre le discours de Nicolas Sarkozy sur le cancer fin octobre, pour connaître les chiffres définitifs. Nous nous sommes intéressés à ce que coûte et rapporte le marché du tabac à l’État Français.
A en croire une étude publiée en 2006 par l’économiste Pierre Kopp et reprise par le site d’information du gouvernement sur le tabac, l’État n’est pas perdant sur la vente de cigarettes. Il estime en effet que le tabac coûte environ chaque année 10 milliards d’euros à la collectivité (dépenses de santé, campagnes de prévention, pertes de production…), soit environ 160 euros par an, par français.
Une charge pour la société française mais largement compensée par les recettes engendrées par le vente de cigarettes. L’État récupère en effet 80% du prix d’un paquet de cigarette dont 32% sont reversés à la Caisse national d’assurance maladie (Cnam). Cela représente plus de 4 euros pour un paquet à 5,20 euros. Résultat, en 2008, ce sont 11,5 milliards d’euros qui sont rentrés dans les caisses de l’État au titre des ventes de tabac, soit un bénéfice d’1,5 milliards d’euros par rapport aux dépenses.
En outre, la tactique de l’augmentation des prix est une stratégie « gagnant gagnant pour tout le monde » confessait Roselyne Bachelot interrogée sur RMC. Ainsi, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une hausse de 10% du prix des cigarettes entraînerait une baisse de 4% de la consommation.
Rappelons toutefois que chaque année, en France, les cancers liés au tabac causent la mort de 60 000 personnes et de 5 millions de personnes à travers le monde. Le tabagisme est même la première cause de mortalité prématurée évitable dans l’Hexagone qui compte 30% de fumeurs. En accord avec les objectifs fixés par l’OMS, le gouvernement s’est d’ailleurs engagé à ramener cette proportion à 20%.