Une enquête d’Atradius, spécialiste de l’assurance crédit, montre que les entreprises restent optimistes sur les perspectives économiques en Europe
Une enquête menée en novembre dernier à l’initiative de l’Economist Intelligence Unit à la demande d’Atradius, l’un des leaders mondiaux de l’assurance-crédit, montre que malgré les préoccupations que suscite l’économie en Europe Centrale et Orientale (ECO), les entreprises ne s’attendent pas à une dégradation importante de leurs activités dans cette région durant les trois prochaines années.
– Au cours des 12 prochains mois, seulement 40% des entreprises ayant participé à l’enquête s’attendent à un impact modéré du ralentissement économique sur leurs activités dans les pays ECO et 30% qualifient cet impact de significatif, voire de très significatif.
– Alors que deux tiers des entreprises prévoient quelques difficultés dans le financement de leurs activités dans les pays ECO, 14% d’entre elles estiment que cela débouchera sur une diminution de leurs activités dans la région et 15% seulement sont à la recherche de capitaux supplémentaires.
– 61% des entreprises participantes estiment que les revenus annuels de leurs activités de commerce et d’investissement dans la région devraient augmenter de plus de 6% dans les trois prochaines années, et 90% d’entre elles prévoient une croissance de leur chiffre d’affaires annuel dans la région durant la même période. Ces prévisions reflètent en partie les anticipations des entreprises, qui s’attendent à un début de relance dans les pays ECO en 2010-2011 après une année difficile en 2009. Cela pourrait également vouloir dire que de nombreux participants à l’enquête ne mesurent pas encore tout à fait l’impact de la récession dans leurs perspectives.
– Les sociétés qui opèrent déjà dans les pays ECO cherchent en général à diversifier leur présence dans la région au cours des trois prochaines années. Bien que la Pologne reste privilégiée à cet égard par les entreprises, celles-ci manifestent de plus en plus d’intérêt pour les pays des Balkans, qui ont un retard par rapport aux pays d’Europe Centrale sur le plan des réformes et de leur développement économique, mais ces pays sont prêts à combler leur retard dans les années à venir.
Le rapport Place aux essais – investir et faire du commerce en Europe centrale et orientale est le résultat d’une enquête menée auprès de 300 cadres supérieurs issus d’entreprises d’Europe Occidentale, des États-Unis et des marchés émergents qui ont actuellement des relations ou projettent d’en avoir avec les pays ECO. C’est le dernier d’une série de rapports commandés par Atradius ayant pour but d’informer les entreprises sur les opportunités et les risques du commerce avec les marchés émergents.
Puisque la population des pays ECO devrait diminuer sensiblement dans les décennies à venir, la région est désavantagée par rapport à l’Amérique Latine et le Sud-est asiatique, dont la croissance démographique est considérée comme un avantage majeur par les entreprises, selon les enquêtes précédentes.
Les effets négatifs pour les entreprises d’une diminution de la population dans la zone ECO peuvent cependant être contrebalancés, dans une certaine mesure, par la prospérité croissante de ces pays. Ce qui est un signe encore plus encourageant, c’est que 25% des entreprises participant à l’enquête mentionnent l’évolution technologique comme une opportunité : la zone ECO offre un champ considérable au développement économique grâce au rattrapage technologique par rapport aux économies avancées.
Faiblesses dans la règlementation
Malgré les évaluations optimistes de la plupart des entreprises interrogées, une série de faiblesses en termes de réglementation ont été identifiées. Ainsi, une bureaucratie omniprésente et obscure constitue toujours un handicap majeur. D’autres préoccupations importantes pour les entreprises sont les infrastructures déficientes, les lacunes dans les compétences et l’augmentation de la charge salariale. La corruption est également une source de difficultés supplémentaires en Roumanie et en Bulgarie. L’adhésion de ces pays à l’UE est en général considérée comme un facteur facilitant les relations commerciales au sein des nouveaux États membres, bien que les barrières non tarifaires liées au commerce avec les nouveaux membres de l’UE restent un problème et que les échanges commerciaux avec les non-membres soient devenus plus difficiles. Les étapes suivantes de l’intégration européenne des pays ECO – en particulier l’entrée dans l’espace Schengen de libre
Circulation et l’adoption de l’euro – sont perçues comme étant de la plus haute importance aux yeux des sociétés interrogées dans le cadre de l’enquête.
Le rapport «Place aux essais – investir et faire du commerce en Europe centrale et orientale» est disponible sur demande et accessible sur la page «Publications» du site web www.atradius.fr