Union Maif – Macif – Matmut : La dépendance comme premier projet commun ?
En marge de la présentation des résultats des comptes sociaux, Daniel Havis, président directeur général de la Matmut a abordé le sujet d’union de sa mutuelle avec la Maif et la Macif au sein d’une Société de Groupe d’Assurance Mutuelle (SGAM) en prenant pour exemple l’assurance dépendance.
Après une annonce en grande pompe le 24 mars, les trois grandes mutuelles que sont la Macif, la Maif et la Matmut n’avait plus communiqué à propos de leur projet d’union au sein d’une Sgam. Le silence a été rompu le jeudi 2 avril à l’occasion d’une conférence de presse de présentation des résultats par le PDG de la Matmut, Daniel Havis.
« L’assurance dépendance est un bon exemple » a-t-il dit « car aucune des trois mutuelles n’a la taille suffisante pour y aller seule. Mais il va bien falloir qu’on s’y mette » a-t-il ajouté.
Pour lui, la Sgam n’est pas faite pour s’entraider car « aucune des trois mutuelles n’a besoin des autres » et il a une nouvelle fois repoussé le modèle Covéa, Sgam créée par MaaF, MMA et la GMF qui a engendré la fusion de certains services notamment en gestions de risques.
Première mutuelle à présenté ses résultats, la Matmut a par là même fait taire les rumeurs de défaillance d’une des trois mutuelles qui les pousserait à l’union.
L’assurance dépendance en chantier
De fait, le sujet de l’assurance dépendance est un chantier à venir pour les assureurs, avec des possibilités importantes. Plusieurs fois déprogrammé du calendrier parlementaire, le projet de loi de réforme de l’aide aux personnes dépendantes a été une nouvelle fois repoussé ces derniers jours et devrait être présenté à la fin de l’année 2009.
Cette réforme porte la mise en place d’un « cinquième risque ». Il serait ajouté aux branches déjà existantes de la protection sociale qui sont la maladie, la vieillesse, la famille et les accidents du travail.
Dans ce débat, le gouvernement reste assez flou sur les participations publiques et privées. Certains syndicats voient d’un mauvais œil la réforme de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) dans un contexte de vieillissement de la population. Pour ne pas trop peser sur les dépenses de l’état, un système d’assurances privées pourrait être envisagé.
Dans ce contexte, les assureurs ont intérêt à se placer dans le débat. En cas de loi obligeant – ou tout au moins encourageant – un recours à une assurance privée complémentaire, la manne générée par les cotisations serait importante et obligerait chacun à préparer des produits adaptés.