Passer du régime de Sécurité sociale étudiante au régime général
A la fin du parcours scolaire, les étudiants doivent entamer les démarches pour changer de statut et passer du régime de la sécurité sociale étudiante au régime général. Seulement, beaucoup ne sont pas au courant que ces démarches sont essentielles pour bénéficier d’une couverture sociale.
Justine, Amélie, Julien et Antony ont fini leurs études en juin dernier et sont sur le marché du travail. 5 ans d’études à leur actif, donc cinq ans à la sécurité sociale étudiante. Aujourd’hui, ils doivent faire les démarches pour changer de régime avant le 31 décembre, mais aucun ne sait ce qu’il faut faire.
Un défaut d’information…
“Je n’ai aucune idée des démarches à faire pour passer sur le régime général” raconte Amélie. “En cinq ans, personne n’a pris la peine de nous dire quoi que ce soit. J’ai appris qu’il fallait faire les démarches parce que mon copain est resté un an sans sécurité sociale. Il ne s’en est rendu compte qu’il y a un ou deux mois, quand il a dû aller chez le médecin, sa carte vitale ne marchait plus, c’est là qu’on lui a annoncé qu’il n’est affilié nulle part…” poursuit-elle. Julien, quant à lui, tombe des nues, “jusqu’à aujourd’hui, je ne savais pas qu’il faut changer de régime, je pensais que ça se faisait automatiquement.”
Antony et Justine sont sidérés, “en cinq ans, la Smerep et la LMDE avaient largement le temps de nous informer. Aujourd’hui, quand on les appelle les documents à joindre changent au fil des interlocuteurs que l’on arrive à avoir au bout du fil…” racontent les amis ahuris.
“Nous payons les pots cassés“
Le constat est le même pour tous, les mutuelles étudiantes ne font pas remonter l’information et ne remplissent pas pleinement leur fonction. Personne ne prévient les étudiants qu’il faut changer de régime et surtout, ils étaient tous convaincus que le fait de ne pas renouveler la cotisation à la sécurité sociale étudiante les basculait directement dans le régime général.
Les quatre amis ont tous au moins une connaissance qui s’est retrouvée sans sécurité sociale pendant un an, voire plus. “Quand elles constatent qu’un adhérent n’a pas reconduit son inscription, les mutuelles étudiantes pourraient au moins nous envoyer un courrier pour nous prévenir, rappeler ou annoncer qu’il faut penser à changer de régime”, s’énerve Justine, “après, comme toujours, nous payons les pots cassés d’un système désorganisé et incapable de remplir ses fonctions. “
Des conséquences graves
Ce manque d’information peut avoir des conséquences graves. L’absence de sécurité sociale peut s’avérer onéreuse en cas d’accident grave. Sans mutuelle, le jeune actif devra tout régler à ses frais.
Or, la plupart ne sont pas en mesure de supporter une telle charge financière. Par ailleurs, quand ils travaillent, ces jeunes cotisent pour la sécurité sociale, or ils cotisent pour rien, puisqu’ils ne sont pas affiliés au régime général. S’ils sont aux chômage la situation est d’autant plus grave, car état de précarité, ces jeunes, n’ayant pas effectué le changement, ne bénéficient même pas de la Couverture Maladie Universelle (CMU). Les conséquences de ce manque d’information peuvent se révéler dramatiques.