Quand les assureurs-vie dopent les taux de rendement
Face à des rendements d’obligations d’États (composantes essentielles des fonds en euros) perpétuellement en baisse depuis quelques années, les assureurs ont du se parer de nouvelles techniques pour doper la rentabilité de leurs contrats.
Le premier trimestre de chaque nouvelle année est toujours l’occasion pour les assureurs-vie d’annoncer à leurs clients épargnants les performances enregistrées par leurs contrats. En matière de rentabilité, l’année 2013 n’a pas été d’un si moindre cru, à défaut de ce que les experts escomptaient. De grands acteurs doivent encore se prononcer mais pour l’heure la tendance globale est de bonne augure. “Pour les fonds euros classiques nous devrions sortir autour de 2,60% / 2,70% comme l’année dernière, pas tellement plus. Pour les fonds euros “vitaminés” (jusqu’à 30% d’actions) on s’attend, avec les marchés qui ont extrêmement bien performés l’an passé, à un rendement au dessus de 4,5% pour les meilleurs. Et puis pour les fonds euros immobiliers (95% d’immobilier d’entreprise) on devrait se situer autour de 4,15%” explique Vincent Cudkowicz au micro de News Assurances Pro.
Les stratégies pour préserver des rendements satisfaisants
Les assureurs-vie prennent grand soin de préserver les rendements de leurs fonds euros. Dans un objectif prioritairement financier, évidemment, mais également pour attirer les nouveaux clients et fidéliser les anciens. Pour pouvoir garantir des performances honorables et parvenir même à les booster, de multiples stratégies sont employées.
“Les assureurs emploient des stratégies de gestion financière diverses. Certaines ont été payantes en misant davantage sur la prise de risques, notamment en investissant sur des obligations bancaires ou de grandes entreprises cotées. Parfois même en plaçant sur de l’immobilier” indiquait Corine Jehl, actuaire chez Optimind, dans nos pages en 2013. Good Value for Money, prescripteur d’assurance, constate également une montée en puissance du financement des entreprises de taille moyenne (ETI) pour des rendements de 3,7% à 4,7% sur un horizon de 6 ans, et une hausse des investissements dans des infrastructures. Axa, Allianz et Predica y ont déjà placé des centaines de millions d’euros.
Seconde méthode relativement porteuse, la provision pour participations aux excédents (PPE). Également appelée provision pour participation aux bénéfices (PPB) ou tout simplement “réserve” pour les non-initiés. Elle est alimentée grâce aux plus-values effectuées par les assureurs et est resservie sur les taux s’ils ne se révèlent pas d’un niveau suffisant. Si les taux sont considérés corrects, le supplément financier vient accroitre la réserve afin de servir en prévision d’une année future. “Le niveau de réserve moyen est de 2% (des encours) cette année contre 1,6% l’an passé” explique Vincent Cudkowicz.
A titre d’exemple, celle de BNP Paribas Cardif a cru de 16% en 2013, atteignant 1,26Md d’euros.