Assurance maladie : Les biologistes contre la baisse de leurs tarifs
Les biologistes médicaux, qui réalisent les analyses prescrites par les médecins, ont dénoncé mardi la baisse de leurs tarifs.
Les biologistes médicaux, qui réalisent les analyses prescrites par les médecins, ont dénoncé mardi la baisse de leurs tarifs, qu’ils jugent « arbitraire », prévue dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
L’assurance maladie entend, dans le cadre de la réduction de son déficit, faire en 2011 des économies de 100M d’euros sur ses remboursements d’analyses, ce qui va se traduire par une baisse dans les mêmes proportions du chiffre d’affaires des laboratoires, ont indiqué à l’AFP les responsables des syndicats de biologistes libéraux.
« Depuis cinq ans on baisse de façon arbitraire sans aucune expertise argumentée, par des décisions qui sont politiques, l’enveloppe de la biologie », a affirmé Dominique Caillat, président du Syndicat des Laboratoires de Biologie Clinique (SLBC). « On considère que la biologie réalise des profits qui ne sont pas justifiés (…) et on essaie de culpabiliser cette profession en évoquant des comparatifs qui ne sont absolument pas prouvés sur le surcoût de la biologie française par rapport à d’autres pays de l’Union européenne », a-t-il ajouté.
Des pratiques différentes selon les pays
Selon lui, en Allemagne, les analyses courantes sont pratiquées par de simples techniciens qui laissent l’interprétation des résultats aux médecins traitants alors qu’en France toute analyse est commentée par des médecins ou pharmaciens diplômés en biologie médicale. « Il y a peut-être une biologie de routine qui coûte plus cher en France mais il y a beaucoup d’actes lourds comme la procréation médicalement assistée ou la biologie moléculaire dont le coût est bien inférieur » à celui d’autres pays européens, a fait valoir M. Caillat.
Pour sa part, Jean Benoit, président du Syndicat des Biologistes (SDB) a indiqué que les responsables syndicaux entendaient boycotter la réunion de la Commission de nomenclature prévue mardi qui avait pour but d’entériner les mesures de baisse décidées dans le PLFSS. « Avec ces baisses tarifaires permanentes, on n’a pas de visibilité », a-t-il souligné alors que les laboratoires français sont engagés dans un mouvement de concentration et dans l’opération très coûteuse de passage à la norme européenne de qualité ISO 15189.
Paris, 19 oct 2010 (AFP)
CP : danesptein-Flickr