Crash A320: l’identification de toutes les victimes possible à la fin de la semaine
Le président français, François Hollande, a affirmé mardi à Berlin qu’il sera possible d’identifier d’ici la fin de la semaine les restes des 150 victimes du crash de l’avion de Germanwings dans les Alpes françaises, où les recherches pour la deuxième boîte noire se poursuivent.
“Le ministre (français) de l’Intérieur (Bernard Cazeneuve) a confirmé que d’ici au plus tard la fin de la semaine, il serait possible d’identifier toutes les victimes grâce aux prélèvements ADN faits et à ce travail scientifique exceptionnel“, a déclaré François Hollande lors d’une conférence de presse commune avec Angela Merkel, après le 17e Conseil des ministres franco-allemand.
Interrogé par l’AFP, le ministère de l’Intérieur a ensuite précisé qu’on pouvait “espérer que d’ici la fin de la semaine on aura récupéré les ADN de toutes les victimes“, sans en avoir la certitude.
La chancelière a réitéré ses remerciements à la France pour son aide dans cette catastrophe, salué le travail des sauveteurs et le “grand coeur” de la population sur les lieux du crash, fortement mobilisée pour accueillir les familles des victimes.
Pour faire face aux probables demandes de dommages et intérêts que devraient faire ces dernières, le consortium d’assureurs conduit par le géant allemand du secteur Allianz a mis de côté 300 millions de dollars (279 millions d’euros), a par ailleurs indiqué à l’AFP une porte-parole du groupe Lufthansa, maison-mère de Germanwings, confirmant des informations du journal Handelsblatt.
L’avion était assuré à hauteur de 6,5 millions de dollars, d’après le quotidien économique allemand, qui cite des sources proches du dossier.
L’appareil, qui reliait Barcelone à Düsseldorf, s’est écrasé il y a une semaine exactement dans les Alpes de Haute-Provence (sud-est de la France), faisant 150 victimes.
“Par respect pour les victimes“, Lufthansa a annoncé mardi l’annulation des célébrations prévues le 15 avril pour le 60e anniversaire de la compagnie.
Le copilote, Andreas Lubitz, 27 ans, est soupçonné d’avoir délibérément précipité l’avion sur le massif montagneux.
Même s’il était prouvé, l’aspect intentionnel du drame ne changerait rien aux indemnisations auxquelles les proches des victimes ont droit, selon des spécialistes du secteur.
Lundi, le parquet de Düsseldorf (ouest), chargé de l’enquête côté allemand, avait révélé que le jeune homme, dont les problèmes psychiques ont alimenté les révélations de la presse allemande, avait suivi un traitement pour des tendances suicidaires dans le passé, mais pas au moment du drame.
Cité mardi par le quotidien populaire Bild, un enquêteur évoque comme “mobile principal” sa “peur” de “perdre son aptitude au vol en raison de ses problèmes de santé“.
Dans un communiqué, le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) indique que l’enquête “va s’attacher à décrire plus précisément (…) le déroulement du vol” et aussi “étudier les failles systémiques qui auraient pu conduire” au drame.
Spécialistes israéliens sur place
Sur le site du crash, les recherches ont repris mardi matin peu avant 09H00.
Les enquêteurs et gendarmes, qui ont collecté “plus de 4.000 pièces“, débris de l’avion et corps, peuvent désormais accéder à la zone par une piste aménagée depuis dimanche, selon la gendarmerie française.
Un des objectifs est de retrouver la deuxième boite noire. “Des sondages par perche dans la terre” sont effectués car “on peut supposer qu’elle a été enterrée“, a-t-on précisé.
Deux hélicoptères tournaient par ailleurs au-dessus du site et ses alentours pour tenter de retrouver d’autres éléments à l’extérieur de la zone de recherche. Deux autres hélicoptères de l’armée allemande étaient attendus dans la journée.
Selon le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), huit spécialistes israéliens ont également été dépêchés sur place afin d’aider notamment à retrouver les morceaux du corps d’une victime juive. Ces spécialistes sont rodés à cet exercice du fait des attentats en Israël, le judaïsme imposant l’intégrité du corps des victimes lors de l’inhumation.
Environ 400 échantillons prélevés sur les morceaux de corps ont pour le moment été envoyés à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), près de Paris.
78 profils ADN de passagers ou membres d’équipage ont été isolés mais aucune victime n’a été formellement identifiée. Les résultats définitifs ne seront connus qu'”entre deux et quatre mois” et seront d’abord communiqués aux familles, selon la gendarmerie.
Mercredi, un service oecuménique funèbre aura lieu à 17H à l’église catholique de Haltern (ouest de l’Allemagne), d’où étaient originaires les 16 élèves allemands morts dans la catastrophe.