Edito : Pour les émeutes en Grande-Bretagne, « c‘est pas moi, c’est lui ! »
Après la dénonciation vient l’indemnisation. A l’heure où les regards sont tournés vers les clichés des « rats à capuche » dans les journaux, sur les murs et sur Internet pour que les noms des pillards soient balancés, il sera bientôt temps de se pencher sur une autre question.
Après la dénonciation vient l’indemnisation.
A l’heure où les regards sont tournés vers les clichés des « rats à capuche » dans les journaux, sur les murs et sur Internet pour que les noms des pillards soient balancés, il sera bientôt temps de se pencher sur une autre question.
Dix jours après ces nuits de violence, qui va payer pour les dégâts ? Vitrines brisées, magasins dévalisés, mobilier urbain détruit… Le montant des pots cassés est estimé à plus de 200M de livres par les assureurs britanniques.
Oui mais. Au pays des Clash, il existe une loi qui ferait frémir notre ministre de l’Intérieur au sujet des violences urbaines. En vigueur depuis 125 ans, elle affirme que si la police n’a pas pu contenir des émeutes, elle est responsable des dégâts.
Banco pour les assureurs : ils vont pouvoir négocier une participation de l’Etat, à travers un fonds de compensation de la police. Quant aux Britanniques sans assurance, ils ont aujourd’hui 42 jours pour faire une réclamation d’indemnisation à l’Etat. Il a été demandé aux assureurs d’allonger eux aussi ce délai pour leurs clients.
Récapitulons. Les victimes sollicitent les assureurs qui pointent du doigt la police qui dénonce les émeutiers. L’étape suivante, dénoncer les origines sociales de ces nuits de violence, vient d’être enclenchée avec peine par le premier ministre David Cameron.
« Les problèmes sociaux couvant depuis des décennies nous ont explosé au visage », a-t-il enfin reconnu lundi. Au petit jeu des responsabilités, il y a Outre-manche comme un air de boomerang.