Justice / Essais nucléaires : Toujours aucune indemnisation pour les victimes
L’association des vétérans des essais nucléaires (Aven) s’est indignée dimanche de l’absence d’indemnisation des victimes des essais menés par la France de 1960 à 1996 dans le Sahara algérien puis en Polynésie française.
Quelque 150.000 civils et militaires, selon le ministère de la Défense, ont participé aux 210 essais menés par la France.
L’été dernier, le ministre de la Défense d’alors, Hervé Morin, avait dit espérer que les premières indemnisations de vétérans des essais nucléaires souffrant de cancers interviennent avant la fin 2010.
Dans un communiqué, l’Aven affirme avoir enregistré en 2010 “45 morts et près de 800 nouveaux malades”, à “la veille du 15e anniversaire du dernier tir des expérimentations françaises, le 27 janvier 1996”. “A cela, ajoute l’association, il faut ajouter les morts de Polynésie et d’Algérie, tant au niveau des anciens travailleurs sur site que de la population locale”.
Elle demande quand sera mis en place “un suivi médical indépendant permettant aux vétérans d’accéder au principe de précaution et d’avoir ainsi l’espoir, par un dépistage précoce d’une éventuelle pathologie radio-induite, d’anticiper les soins et d’allonger leurs espérances de vie”.
Elle demande aussi quand sera mis en place “la commission de suivi des conséquences des essais nucléaires inscrite dans le décret d’application de la loi Morin du 5 janvier 2010 permettant aux vétérans d’accéder à l’évolution de ce texte a minima qui ne tient pas compte du nombre de maladies reconnues radio-induites et réduit les zones de retombées au hasard de découpes arbitraires”.
La France a promulgué une loi du 5 janvier 2010 sur la reconnaissance et l’indemnisation des victimes des essais nucléaires effectués de 1960 à 1996. “A quand la décontamination réelle et indépendante et le suivi environnemental des sites (…) permettant aux populations locales une vie sereine ?”, poursuit l’Aven. “Tout est promis, rien n’arrive; sauf la maladie, la souffrance, la déchéance et la mort dans l’oubli”, conclut l’association.
paris, 23 janvier 2011 (AFP)