Polémique : Une patiente n’aura pas à rembourser les 100.000 euros de frais d’hospitalisation
Le CHU de Nancy a annoncé mercredi qu’il renonçait à réclamer à un habitant de Meurthe-et-Moselle le remboursement des frais de séjour de près de 100.000 euros de sa mère hospitalisée entre 2002 et 2008 à la suite d’une erreur médicale dans ce même hôpital, alors qu’une polémique enflait depuis mardi.
« Devant l’incompréhension soulevée (…), la direction générale (du CHU) confirme expressément que ce dernier n’a pas à payer la facture qui lui a été adressée, tant qu’une issue transactionnelle ou judiciaire ne sera pas intervenue », indique la direction de l’hôpital dans un communiqué transmis à l’AFP. Denis Stoeckel, un habitant de Meurthe-et-Moselle, s’était vu réclamer 98.462,41 euros par le CHU de Nancy, en règlement du séjour à l’hôpital de sa mère, tombée dans le coma à la suite d’une erreur médicale d’un médecin du même CHU, avait-on appris mardi de son avocate.
La patiente, âgée de 72 ans, était restée dans un état végétatif à la suite d’un surdosage d’anticoagulants administrés par le médecin anesthésiste, alors qu’elle devait se faire opérer d’une opération bénigne. « Par nécessité, elle a donc été hébergée dans le centre long séjour de l’hôpital », avait expliqué Me Elyane Polèse-Person, avocate de Denis Stoeckel, qui avait par ailleurs obtenu la condamnation de l’anesthésiste devant le tribunal correctionnel.
Les dommages et intérêts sont toutefois toujours en cours de discussion devant le tribunal administratif. Le directeur général de l’hôpital, Philippe Vigouroux, avait expliqué mardi à l’AFP « comprendre à 100% ce que ressent M. Stoeckel », mais avait souligné qu’il s’agissait « d’argent public ». « Je n’ai pas le droit d’en faire cadeau », affirmait-il.
Le médiateur de la République, Jean-Paul Delevoye, s’était toutefois ému de l’affaire, mercredi, en affirmant que c’était « à l’assurance de couvrir ces risques : s’il y a eu erreur médicale, (l’assurance) doit prendre en totalité les choses ». « La direction reste à l’écoute de M. Stoeckel », précise le communiqué du CHU.
Nancy, le 28 avr 2010 (AFP)