Justice : Les victimes de l’amiante adressent une lettre ouverte à la garde des Sceaux
L’Association nationale des victimes de l’amiante (Andeva) a annoncé mercredi avoir adressé une lettre ouverte à la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, pour dénoncer une « intervention » de la Chancellerie dans des dossiers judiciaires.
« La Chancellerie est intervenue directement sous forme d’une dépêche adressée au parquet afin que celui-ci prenne une position restrictive, en réponse à la demande de saisine globale formée par le magistrat instructeur sur plusieurs dossiers », accuse l’association.
L’Andeva s’étonne de cette démarche de la part de la Chancellerie qui va, selon elle, « incontestablement influencer de façon importante la suite de la procédure pénale » dans ces dossier instruits par le pôle judiciaire de santé publique. « Cette intervention ne va pas, à notre avis, dans le sens de favoriser une instruction et un procès de l’amiante un jour qui permettrait de pointer l’ensemble des responsabilités et notamment les responsabilités nationales », a déclaré à l’AFP Michel Parigot, membre de la direction d’Andeva.
Dans sa lettre, l’association précise que « sauf à chercher à minimiser la portée de l’affaire de l’amiante en invoquant la prescription d’un grand nombre de dossiers, de façon discutable sur le fond et erronée juridiquement, les motivations de la Chancellerie apparaissent pour le moins suspectes ». Pour l’Andeva, la saisine globale permettrait de prendre en compte l’ensemble des victimes sur les dossiers et de ne pas circonscrire ses investigations aux seuls plaignants.
Cette démarche est donc importante pour apprécier la responsabilité éventuelle des personnes mises en cause, et alors que depuis le dépôt des premières plaintes – il y a quatorze ans – et le réquisitoire introductif, de nombreuses autres victimes ont déclaré leurs maladies sans s’être constituées partie civile, selon l’Andeva.
PARIS, 21 avr 2010 (AFP)