Marée Noire : La difficile répartition des responsabilités et des assurances pour les entreprises liées à la pollution
La responsabilité des entreprises liées à la marée noire dans le Golfe du Mexique s’entremêle sur plusieurs points et les litiges naissants promettent d’être complexes, a fait valoir le cabinet d’avocat Anderson Kill and Olick vendredi dans un communiqué.
“Il est trop tôt pour prédire la manière dont les demandes d’assurance vont ressortir, mais il est certain qu’il y en aura beaucoup”, remarque John Nevius, avocat et expert en assurance environnementale d’Anderson Kill and Olick, dans ce communiqué.
Le géant pétrolier britannique BP et le suisse Transocean pourraient avoir à payer des “dommages et intérêts substantiels” de la plate-forme Deepwater Horizon, qui a explosé le 20 avril et a coulé deux jours plus tard.
Transocean est propriétaire de la plate-forme et des installations de forage en elles-mêmes. “C’était leur équipe” qui opérait la plate-forme, “ils étaient responsables de la sécurité”, a affirmé à l’AFP une porte-parole de BP.
Principal exploitant de la concession du champs pétrolier (65% des parts) avec le texan Anadarko (25%) et le japonais Mitsui, BP louait la plate-forme à
Transocean.
Le britannique a dit vendredi “assumer toute la responsabilité de la marée noire”, promettant qu’il la nettoierait. Le groupe “est connu pour s’auto-assurer contre beaucoup de risques”, note l’avocat d’Anderson Kill and Olick.
“Même si BP a pris les devants dans la réponse” à la marée noire et ait dit “dépenser 6 millions de dollars par jour”, “il n’est pas le seul propriétaire”, note M. Nevius.
Parallèlement, l’assurance de Transocean est supposée “couvrir non seulement les 560 millions de dollars de valeur de la plate-forme qui a coulé (…) mais aussi les coûts d’extraction et d’élimination de l’épave”.
“Il n’est pas clair si, ni dans quelle mesure, BP ou Transocean seront
couverts pour la perte opérationnelle, mais BP était supposé payer 500.000 dollars par jour pour la concession de la plate-forme”, poursuit l’avocat.
Les groupes des sous-traitants américains Cameron International et Halliburton “ont également été identifiés” comme pouvant voir leur responsabilité engagée, fait-il aussi valoir. Cameron a fourni des obturateurs anti-éruption pour protéger les équipements contre la pression en profondeur, et Halliburton a fourni des services pétroliers sur la plate-forme, notamment la cimentation des sondes de forage.
Halliburton a défendu vendredi dans un communiqué son travail sur la plate-forme et averti qu’il était “prématuré et irresponsable de spéculer sur une cause en particulier” à l’origine de la catastrophe.
NEW YORK, 30 avr 2010 (AFP)