Assurance maladie : La refonte de l’Aide médicale d’Etat sera de nouveau examinée
Réclamée par certains députés UMP, la refonte de l’aide médicale d’Etat (AME, qui permet la gratuité des soins pour les sans-papiers) a été renvoyée à l’examen du projet de budget pour 2011, le gouvernement s’engageant jeudi à ce qu’elle ait lieu dans ce cadre.
Cette mesure a été de nouveau présentée dans le cadre du projet de loi sur l’immigration par plusieurs députés de la majorité, qui ont finalement renoncé à défendre leur amendement. “Cela mérite un examen approfondi et un large débat que le gouvernement est prêt à avoir et à assumer avec les parlementaires dans le cadre qui nous paraît plus adapté de l’examen du projet de loi de Finances”, a fait valoir le ministre de l’Immigration, Eric Besson. “Le Premier ministre l’a acté, la ministre de la Santé aussi, tout le monde sait qu’il y a un rendez-vous fixé qui sera honoré”, a ajouté le ministre qui a déploré “les dérives” de l’AME et fait état d’une augmentation de 13% en un an, de fin 2008 à fin 2009, du budget global pour cette aide.
En présentant son amendement, l’UMP Claude Goasguen a souhaité “lever le tabou” sur ce sujet des étrangers qui bénéficient de 100% des soins “dans tous les domaines”. “Il ne s’agit pas de remettre en cause cette exception, il s’agit de la réguler car elle a fait l’objet de débordements”, a-t-il expliqué, mettant en parallèle l’augmentation des tarifs des mutuelles pour les Français.
L’UMP Jean-Luc Warsmann a expliqué qu’il y avait “une nouvelle augmentation de 17% du montant de l’aide entre mai 2009 et 2010”, selon des chiffres provisoires. “Au moment où on demande des efforts à l’ensemble de nos concitoyens, on ne comprendrait pas qu’on laisse cette ligne budgétaire galoper sans contrôle et sans repenser son fonctionnement”, a-t-il ajouté.
L’AME, instaurée en 2000, permet un accès gratuit aux soins pour les personnes étrangères résidant en France de manière irrégulière, c’est-à-dire sans titre de séjour, avec de faibles ressources. Il y avait 190.000 bénéficiaires fin 2006, selon une étude de la Drees (statistiques des ministères du Budget, de la Santé et du Travail) publiée il y a deux ans.
Paris, 7 octobre 2010 (AFP)