Le Ciss poursuit le débat sur le financement de la Sécurité sociale
Le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) a été définitivement adopté par le Parlement fin novembre. Le gouvernement table sur un déficit dépassant les 30 milliards d’euros en 2010. Un record qui inquiète les associations. C’est pourquoi, le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss) a décidé d’ouvrir le débat sur la question du financement et de l’avenir la Sécurité sociale via un site internet.
Le 16 novembre dernier, le Ciss a lancé un site internet qui vise à ouvrir le débat sur l’avenir de l’Assurance maladie et le question de son financement. Une consultation sous forme d’un questionnaire est à la disposition des internautes qui souhaitent s’exprimer sur le sujet. Depuis, plus de 2.000 personnes ont déjà répondu au sondage mis en ligne par le Ciss en partenariat avec l’institut LH2.
« Notre but est de lancer le débat sur la Sécurité sociale, car depuis plusieurs années, nous assistons à des vagues de déremboursement de médicaments, à la hausse du forfait hospitalier qui induisent un basculement de la prise en charge des soins vers les complémentaires santé privées au détriment de la solidarité nationale » explique Marc Paris du Ciss. « Nicolas Sarkozy avait promis qu’un débat serait organisé sur ces thèmes. Nous attendons toujours. »
La tendance qui ressort pour le moment de ce sondage montre que les français restent très attachés à leur système de santé. Ils semblent même prêts à mettre la main à la poche pour le sauver. Ainsi, 67% d’entre eux se disent ouverts à une augmentation des impôts, des taxes ou des cotisations sociales pour maintenir un niveau élevé de remboursement des soins par l’Assurance maladie.
Il s’avère en outre qu’une grande majorité des personnes interrogées ont une image plutôt négative du système de soins français. 68% trouvent que le système de santé « ne garantit pas un accès égal aux soins en fonction des revenus de chacun. » Autrement dit, les personnes aisées seraient mieux loties que le reste de la population.
Ce sont par conséquent les complémentaires santé qui tirent leur épingle du jeu. Plus souvent sollicitées du fait de la baisse du niveau de remboursement de la Sécurité sociale, elles bénéficient d’une bonne image auprès des personnes sondées. 66% déclarent que le coût de leur complémentaire semble correspondre au niveau de remboursement qu’elle leur garantit.
Au total, une trentaine d’items couvrant les principaux thèmes de l’Assurance maladie composent le questionnaire en ligne du Ciss. Le sondage restera ouvert au public jusqu’au 31 janvier 2010. Les résultats seront alors compilés sous forme de synthèse et donneront lieu à des recommandations. Elles pourront alimenter la réflexion des pouvoirs publics sur les moyens d’endiguer les déficits de la Sécurité sociale. Plusieurs pistes sont déjà étudiées comme sortir la Contribution sociale généralisée (CSG) du bouclier fiscal, accordées des exonérations de charges sociales uniquement aux entreprises qui recrutent.
Le ministre du Budget, Éric Woerth a annoncé la création d’une commission parlementaire chargée de plancher sur de nouvelles perspectives de recettes pour la Sécurité sociale. Insuffisant pour les associations, au premier rang desquelles le Ciss, qui souhaitent un débat national sur le sujet.