Mal-être au travail : Une mission du Sénat fait des propositions
Le mal-être au travail « est répandu et progresse » en France, a souligné mercredi la mission d’information du Sénat sur le sujet, qui fait plusieurs propositions pour le réduire, comme faire dépendre une part de la rémunération variable des managers d’indicateurs sociaux et de santé.
La mission d’information sur le mal-être au travail, qui s’est constituée le 28 octobre 2009, au moment où France Télécom faisait face à une série de suicides de salariés, fortement médiatisés, a mené au total 36 auditions (syndicats, patronat, DRH, psychologues, sociologues, etc) ou tables rondes en six mois de travaux, a expliqué le sénateur PS Jean-Pierre Godefroy, lors d’une conférence de presse.
« A l’évidence, le mal-être au travail progresse dans notre pays », a notamment souligné le sénateur Gérard Deriot (UMP), rapporteur de la mission d’information, se basant sur plusieurs études et travaux sur le sujet. Les causes de ce mal-être sont « à rechercher dans les mutations du monde du travail », a-t-il ajouté, citant notamment « la recherche de la performance à tout prix », “l’affaiblissement des collectifs de travail », ou encore « la perte de sens du travail ».
La mission d’information, composée de 19 membres, préconise notamment de mieux former les managers à la « gestion d’équipe », et de « les doter d’un socle minimum de connaissances sur la relation entre santé et travail ». Elle recommande également de « revenir aux fondamentaux du management », en redonnant « toute leur place aux comportements individuels au détriment des procédures » et en corrigeant « certains excès en matière d’individualisation ».
Plus concrètement, elle propose qu’ « une part de la rémunération variable des managers dépende d’indicateurs sociaux et d’indicateurs de santé au travail », comme le nombre d’accidents du travail ou la fréquence des maladies psychosociales, etc. « Une telle démarche n’a rien d’illusoire », et est déjà en vigueur dans le groupe Danone, a expliqué M. Godefroy. La mission suggère aussi de renforcer la médecine du travail et les comités hygiène sécurité et conditions de travail (CHSCT), dont elle propose que leurs membres soient élus directement par les salariés, afin « d’ouvrir le débat dans l’entreprise » sur la santé et la sécurité au travail.
Paris, 7 juillet 2010 (AFP)
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