Assurance maladie : Décédé d’un cancer de la peau après avoir posé du goudron
La famille de José-Francisco Serrano Andrade devrait connaître aujourd’hui le verdict du tribunal des affaires de sécurité sociale (TASS) de Bourg-en-Bresse, dans le procès qui l’opposait à la société Eurovia. Exposé au goudron pendant des années sans protection, l’homme est mort d’un cancer de la peau en 2008, à ce titre, la société filiale de Vinci était jugée pour faute inexcusable.
C’est donc aujourd’hui que le TASS (Tribunal des affaires de sécurité sociale) de Bourg -en-Bresse dira si oui ou non, la société Eurovia est coupable de la mort d’un de ses ouvrier en 2008. L’affaire avait débuté à la suite du décès de José-Francisco Serrano Andrade, un ouvrier de 56 ans, mort d’un cancer de la peau déclaré au visage. Cet homme, spécialisé dans l’épandage de bitume sur routes, aurait inhalé trop d’émanations de goudron ce qui aurait provoqué sa maladie. Travaillant sans protection, l’homme qui pulvérisait du bitume et était très exposé depuis une vingtaine d’années.
Eurovia se défend de son côté de ces accusations. Lors de l’audience le 12 avril dernier, l’avocat de la société, Franck Dremeaux, estime que la maladie de Mr. Serrano Andrade est due à « une exposition excessive au soleil et non par l’inhalation de produits toxiques ». Pourtant, l’assurance maladie a admis qu’il existait un lien direct entre l’activité de l’ouvrier et son cancer. C’est d’ailleurs ce qui a poussé la famille du défunt a engager une procédure contre la société de travaux publics pour l’obliger à appliquer des règles de sécurité.
Pour Me Rinck, l’avocat de la famille Andrade, « C’est un scandale comparable à celui de l’amiante ». La décision du TASS « pourrait obliger les multinationales des travaux publics à dépenser des milliards d’indemnisation ». Il faut savoir que plusieurs pays européens reconnaissent le cancer de la peau lié à l’utilisation de bitume comme une maladie professionnelle.
D’après l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité), 4.000 travailleurs seraient ainsi exposés aux émanations de bitume. En 2008, 155 ouvriers du BTP sont morts pendant leur activité.