Affaire Mediator : Le compte n’y est pas sur le montant de l’indemnisation des victimes
Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, donne une semaine au Laboratoire Servier pour revoir sa proposition en matière d’indemnisation des patients victimes du Mediator, dans une interview à paraître dans le Journal du dimanche.
“Si les laboratoires Servier ne bougent pas plus (de) leur dernière proposition, nous serons alors dans une situation de blocage incompréhensible”, a dit le ministre en soulignant qu’il attendait “une offre définitive d’ici à la fin de cette semaine”. Si celle-ci “n’est toujours pas convenable, il sera alors temps d’envisager d’autres scénarios”, a-t-il indiqué sans donner davantage de détails.
Le ministre a rejeté la dernière offre présentée par Servier en notant qu’elle ne prévoyait “toujours pas de réparation intégrale du préjudice.” Et M. Bertrand de rappeler que ce n’est “qu’à cette condition que les laboratoires pourraient demander aux victimes de renoncer à des poursuites devant les tribunaux civils comme ils en ont l’intention.”
De même le ministre estime “trop court” le délai de six mois pour la recevabilité des dossiers à partir du moment où le fonds d’indemnisation serait créé. “Je rappelle que le Mediator a été commercialisé en France pendant trente-trois ans”, a-t-il souligné.
“Une chose est sûre : il n’est pas question de laisser les patients dans l’impasse. Mais il n’est pas non plus question que la solidarité nationale paie à la place des laboratoires Servier”, a redit le ministre.
Interrogé sur son refus de recevoir le responsable du laboratoire incriminé, Jacques Servier, Xavier Bertrand a dit que si “le laboratoire est enfin prêt à revoir ses positions je l’entendrai”.
Quant aux défaillances de l’administration dans cette affaire de prescription d’un médicament qui aurait fait en 33 ans entre 500 et 2.000 morts, avant d’être retiré du marché français en novembre 2009, le ministre a une nouvelle fois exclu des réparations payées par l’Etat: “J’ai reconnu les grandes défaillances de notre police du médicament (…) nous avons déjà procédé à des réorganisations. En revanche, la réparation doit venir du laboratoire qui connaissait parfaitement son médicament.”
Paris, 26 mars 2011 (AFP)