Escroquerie à l’assurance : Le suspect avoue l’incendie volontaire de son véhicule
Le propriétaire du véhicule à l’origine de l’incendie ayant détruit fin juillet 900 hectares de végétation dans les Bouches-du-Rhône, est passé aux aveux mercredi soir durant sa garde à vue, a-t-on appris de source proche de l’enquête.
Sur les six personnes placées en garde à vue mercredi matin, trois ont été remises en liberté en fin d’après-midi, dont l’épouse du propriétaire. Les autres, dont le principal suspect, ont vu leur garde à vue prolongée, a-t-on précisé de même source. Le déferrement devant la juge d’instruction en charge du dossier, Justine Aubriot, pourrait intervenir jeudi après-midi, voire vendredi matin, a-t-on appris de source judiciaire.
Le scénario des faits a pu être reconstitué par les policiers de la brigade criminelle de la sécurité départementale de Marseille, placés sous les ordres du commissaire divisionnaire Olivier Messens, avec au départ un serrurier en difficultés financières qui aurait organisé le vol fictif de son Porsche Cayenne d’un prix de plusieurs dizaines de milliers d’euros, aidé d’un intermédiaire et d’un incendiaire présumé.
Cette escroquerie à l’assurance présumée vaudrait à ses auteurs le passage en cour d’assises et une peine maximale prévue de dix ans de prison. Etroitement surveillées depuis plusieurs jours, les six personnes avaient été interpellées sans incident à 06H00 du matin, à leur domicile à Martigues et autour de l’étang de Berre, selon la même source.
Le feu, survenu dans la nuit du 24 au 25 juillet, avait été provoqué par l’incendie du 4×4 de luxe sur la commune de Châteauneuf-les-Martigues, déclaré volé la nuit précédente. Les flammes avaient progressé très rapidement, attisées par un fort mistral, en direction de Sausset-les-Pins et Carry-le-Rouet. Environ 750pompiers et 130 engins avaient été mobilisés.
La voiture avait été retrouvée carbonisée dans un secteur isolé, au milieu d’un massif. Après l’incendie, le parquet d’Aix-en-Provence avait indiqué que toutes les pistes seraient explorées, « aussi bien une escroquerie à l’assurance », que celle « d’un véhicule qui aurait servi à commettre d’autres faits, ou une piste d’incendiaire proprement dit », tout en admettant que la dernière hypothèse était peu vraisemblable.
Plusieurs incohérences avaient ainsi été relevées lors de l’enquête, notamment sur le fait de parvenir à voler un véhicule de ce type alors que les propriétaires étaient présents chez eux. Les policiers de la sûreté départementale de Marseille ont également été chargés de recueillir les plaintes des dizaines de victimes du sinistre.
Le feu de la fin juillet était le premier gros incendie de l’été en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il y a un an, 1.100 hectares de végétation avaient été dévastés aux portes de Marseille et plus de 6.000 avaient brûlé en Corse.
Marseille, 12 août 2010 (AFP)