Réouverture des aéroports situés sous la ligne Bordeaux-Marseille pour rapatrier les passagers bloqués
Des aéroports du sud de la France ont repris du service dimanche pour acheminer et rapatrier des passagers bloqués, mais les aéroports parisiens et du nord de l’Hexagone resteront fermés jusqu’à mardi matin, en raison du nuage de cendres du volcan islandais.
Après quatre jours de paralysie du ciel français, Air France a mené un vol d’essai sans passagers et n’a constaté “aucune anomalie” sur son avion.
Une légère diminution de la zone contenant des cendres volcaniques constatée par les météorologistes dans le sud-ouest a permis la réouverture au trafic commercial des aéroports de Bordeaux, Nice et Marseille. Ils resteront ouverts “jusqu’à lundi 15H00, au moins”, a annoncé la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).
Cette mesure, qui doit permettre de rapatrier une partie des milliers de passagers coincés en France et à l’étranger, concerne aussi les aéroports situés au sud d’une ligne Bordeaux-Marseille –soit Toulouse, Montpellier, Pau, Tarbes et Biarritz.
En revanche, “tous les aéroports au nord d’une ligne Nice-Bordeaux resteront fermés au moins jusqu’à mardi matin” (08H00), a annoncé le Premier ministre François Fillon. Les aéroports parisiens de Roissy, Orly et Le Bourget ainsi qu’une vingtaine de plates-formes en province –dont Lille, Strasbourg, Bâle-Mulhouse, Nantes ou Lyon– restent donc paralysés.
M. Fillon a réuni pour la seconde fois ce week-end plusieurs ministres pour faire le point sur ce chaos sans précédent dans l’espace aérien français et chercher des solutions de rapatriement et d’acheminement. D’après le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, “100.000 ou 150.000” Français sont retenus à l’étranger, ajoutant qu’il était “très difficile de savoir”.
Pour connaître l’impact du nuage volcanique sur les avions, Air France a opéré un vol d’essai à vide et n’a constaté “aucune anomalie”. La compagnie devait au total effectuer cinq vols test ce dimanche.
“Ces tests, s’ils sont positifs, vont permettre de déplacer à vide des avions qui sont aujourd’hui bloqués en région parisienne pour aller les positionner sur ces plate-formes (du sud de la France) et augmenter nos capacités de transport”, a dit le Premier ministre.
Plusieurs compagnies aériennes européennes ont effectué des vols test ce week-end, estimant que les autorités de l’aviation civile avaient peut être surréagi. Elles ont réclamé une “réévaluation” des restrictions de vols. Un syndicat de pilotes d’Air France, le SNPL, avait déjà demandé des “éléments tangibles et concrets” pour déterminer si ces cendres posaient bien un problème pour la sécurité.
Des vols d’essai auraient dû être faits plus tôt, a renchéri Gérard Feldzer, directeur du Musée de l’air et de l’espace du Bourget et ancien pilote d’Air France.
Depuis l’éruption du volcan en Islande, la plupart des aéroports du nord de l’Europe ont été fermés, par précaution, car les cendres volcaniques peuvent endommager les réacteurs d’avions et réduire à néant la visibilité des pilotes.
Pour rapatrier des passagers, le gouvernement tente grâce à une “cellule de crise” de coordonner une montée en puissance de moyens de transports ferroviaires et routiers au départ et vers les aéroports du sud, selon M. Fillon.
Simultanément, Air France a annoncé qu’elle assurerait lundi sept vols long-courriers au départ de Toulouse et Pau, “si les conditions météorologiques le permettent”, notamment vers Fort-de-France, New York ou Hong Kong.
Corsairfly comptait mettre en place dimanche soir quatre vols au départ de La Réunion, Punta Cana (République dominicaine) Pointe-à-Pitre et Fort-de-France, à destination de Bordeaux.
Pour connaître les conditions de remboursement, consultez notre article Assurance annulation : le remboursement des billets d’avion annulés
Toulouse, 19 avril 2010 (AFP)