Pas de “déremboursement” de médicaments à “l’utilité médicale démontrée”
La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a exclu dimanche de “dérembourser” des médicaments à “l’utilité médicale démontrée”, tout en précisant que “des efforts” seront demandés aux assurés pour limiter le déficit de la Sécurité sociale en 2010.
“Des efforts seront demandés aux professionnels, aux établissements de santé, à l’industrie du médicament, aux assurés”, a affirmé Mme Bachelot, qui a clôturé l’université d’été du principal syndicat de médecins libéraux, la CSMF, à Cannes (Alpes-Maritimes).
Actuellement, “nous réfléchissons aux différentes pistes envisagées”, a-t-elle également dit, alors que le projet de budget 2010 de la Sécurité sociale doit être connu le 1er octobre, avant d’être examiné par le Parlement. Elle a aussi précisé que “le niveau de remboursement des médicaments ne dépend que d’un seul critère, qui est un critère exclusivement médical”, ajoutant: “Je ne dérembourserai pas, bien évidemment, un médicament dont l’utilité médicale est démontrée”.
Le ministre du Budget, Eric Woerth, avait fait savoir que les taux de remboursement allaient baisser pour certains médicaments “dont l’efficacité médicale n’est pas prouvée”. La presse a évoqué le passage de 35% à 15% pour des crèmes de traitement des brûlures ou des vasodilatateurs.
Mme Bachelot a aussi précisé que l’accroissement attendu du déficit en 2010 n’était pas le résultat d’une “dérive des dépenses”. “Nous sommes en face d’une crise très grave des recettes” due aux effets du chômage et de la crise qui font baisser le niveau des cotisations alimentant la Sécu. “Si nous avions eu en 2008 les recettes simplement de 2007, on aurait encore baissé le déficit d’un milliard”, selon elle.
La ministre n’a cependant pas jugé pertinent d’envisager dans l’immédiat une augmentation des ressources de l’assurance maladie: “A partir du moment où j’augmente les recettes, je viens directement impacter le pouvoir d’achat”, a-t-elle déclaré. “Avant que d’aller puiser dans la poche de mes compatriotes, je veux quand même leur dire: on a fait tous les gains d’efficience du système. Peut-être qu’il faudra augmenter, mais quand on est sûr que le système +roule+, au sens noble du terme”, a-t-elle poursuivi.
Dans son discours de clôture, le président de la CSMF, Michel Chassang, a jugé quant à lui “difficile, voire impossible, de continuer à comprimer indéfiniment les dépenses sans arriver tôt ou tard à une situation contreproductive, alors que ces dépenses n’ont jamais été aussi faibles”.
Avec AFP