Affaire Médiator : L’Etat va devoir faire face à la première attaque de l’avocat d’une Malade
L’avocat d’une femme, victime présumée du Médiator, se prépare à attaquer l’État en justice à la suite de la publication d’un rapport mettant en cause le système français du médicament, a-t-il annoncé jeudi à l’AFP, confirmant une information du Figaro.
« Nous envisageons une action devant le tribunal administratif en raison du caractère systémique des dysfonctionnements du système de pharmacovigilance mis en évidence par les rapports de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales, ndlr) et des professeurs Debré et Even », a déclaré Dominique Inchauspé, avocat d’Annie Oger, une malade greffée des deux poumons en 2005.
Le cas de Mme Oger avait été le premier, dès 1999, à faire l’objet d’une déclaration d’effets indésirables graves au Médiator, le médicament du laboratoire Servier.
Bernard Debré, député UMP de Paris, et Philippe Even, directeur de l’Institut Necker, qui s’étaient vu confier par Nicolas Sarkozy une mission suite à l’affaire du Médiator, lui ont remis mercredi un rapport au vitriol sur la réforme du système du médicament. « C’est le fonctionnement structurel de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) qu’incrimine le rapport Débré-Even et qui, dès lors, nous paraît engager la responsabilité de l’Etat dont cette agence dépend », a expliqué Me Inchauspé dans le Figaro à paraître vendredi.
Le Médiator, un médicament destiné aux diabétiques en surpoids largement détourné comme coupe-faim, aurait fait en 33 ans entre 500 et 2.000 morts, avant d’être retiré du marché français en novembre 2009. Plus de 300 plaintes ont été déposées à Paris dans ce dossier.
Paris, 17 mars 2011 (AFP)