Procès Concorde : 175 000 euros d’amende requis contre Continental, 2 ans de prison pour Henri Perrier
L’accusation a requis vendredi 21 mai la condamnation à une amende de 175 000 euros de Continental Airlines. Le procureur Bernard Farret juge la compagnie américaine responsable pénalement d’“homicides et blessures involontaires”.
Si la réquisition était suivie, la sanction entraînerait la responsabilité civile de la société. L’enjeu financier global dépasse les 100 millions d’euros. L’accusation retient la thèse selon laquelle une lamelle tombée d’un avion de Continental a fait exploser un pneu du Concorde et provoqué sa chute après son décollage de Roissy.
Concernant deux employés de Continental, le mécanicien John Taylor et Stanley Ford, son chef d’équipe, une peine de dix-huit mois de prison avec sursis est requise.
Le parquet requiert par ailleurs deux ans de prison avec sursis contre Henri Perrier, 80 ans, directeur du programme Concorde à l’Aérospatiale (devenue EADS) de 1978 à 1994. “Il est celui qui avait la conscience des risques, de ce qu’il fallait faire. Il aurait pu empêcher l’accident”, a dit le procureur à son propos.
Il demande en revanche la relaxe de Jacques Hérubel, 74 ans, ingénieur en chef de ce programme de 1993 à 1995, et de Claude Frantzen, 72 ans, un des principaux dirigeants de la direction générale de l’aviation civile (DGAC) de 1966 à 1994.